Où l'on apprend qu'une fois grand, on fait tout ce que l'on veut, à condition, premièrement, de savoir ce que l'on veut, et, deuxièmement, de prendre soin de ce que veulent les autres. C'est la chronique joyeuse et naïve d'une famille ordinaire qui prend la vie et le monde comme ils viennent. Question de disponibilité et de grand appétit, rien de plus. C'est que ceux-ci ne font rien à moitié, sont ce qu'ils sont, passionnément. Les parents,par exemple, adorent leurs métiers respectifs et s'y adonnent de tout leur être. Mais quand un jour le père rapporte à la maison un poisson si énorme qu'il y a là à manger pour plusieurs mois, ils décident d'en profiter pour courir voir le monde avec leurs trois enfants - et pas un pour se plaindre de manger du poisson tous les jours. Rien ne les arrête, tout les étonne parce que rien n'est jamais pareil. Entre les Etats-Unis, le Brésil, l'Antarctique, l'Inde, le nord de l'Afrique, l'Espagne, la France, l'Allemagne ... C'est encore la Norvège qu'ils préfèrent parce que c'est en Norvège qu'ils retrouvent leur maison préférée, et leur travail préféré.
On a là un petit roman alerte et délicieux, animé par des illustrations à toutes les pages, en noir et blanc, très discrètes mais très rigolotes. Les personnage sont beau ressembler à tout le monde, ils présentent chacun une caractéristique particulière qui fait d'eux des êtres uniques au monde, le plus remarquable étant Kurt (le papa) avec sa très élégante et très exceptionnelle moustache quimui donne une figure presque mythique, malgré ses entreprises toujours fantasques. Kurt est docker, rien de moins.
Béatrice Lécuru

Chronique parue dans Lulu, 2006, Bibliothèque municipale de Cherbourg, Section Jeunesse