Aya de Yopougon, tomes 1 et 2
Gallimard jeunesse / 2006
Auteur·rice : Marguerite Abouet
Illustrateur·rice : Clément Oubrerie
Premières lignes
"En 1978, la Côte d'Ivoire, mon beau pays, connut sa première campagne publicitaire télévisée. Elle vantait les mérites de la Solibra, notre bière reconnue dans toute l'Afrique de l'Ouest. Dago, un comédien à la mode, en buvait une gorgée, ce qui lui donnait la force de dépasser les bus à vélo. A chaque diffusion, c'est-à-dire tous les jours à 19 heures, mon père, cadre à la Solibra, réunissait la famille et les amis dans notre salon. Le voici, Ignace, mon géniteur, fier comme s'il était le patron. Cette belle femme, à côté, c'est ma mère, Fanta, assistante de direction chez Singer et guérisseuse à ses heures. Assise à gauche, Adjoua, une de mes meilleures amies, avec ses parents Hyacinte et Korotoumou . Tout comme Bintou, une grande gazeuse, plus à l'aise sur une piste de danse qu'à l'école, et Koffi, son père . Mon petit frère Fofana, le célèbre chasseur de margouillats, et Akissi, son ombre, sa sangsue et sa petite soeur . Et enfin moi, Aya, 19 ans, consternée qu'on puisse supposer que la bière soit une vitamine."
Le contenu
Résumé
A Yopougon, quartier populaire d'Abidjan, c'est le début des vacances pour les trois amies, Aya, Adjoua et Bintou.
Adjoua et Bintou ne rêvent que de déjouer la surveillance de leurs pères pour sortir danser au « Ca va chauffer » ou au « Secouez-vous », et se faire payer à manger et à boire par les génitos ( jeunes hommes qui ont de l'argent à gaspiller ).
Pendant ce temps, la belle Aya reste chez elle à étudier dans l'espoir de devenir médecin. Ses amies, elles, se contenteront d'études en série « C »: Coiffure, Couture et Chasse au mari...
Quand Bintou apprend que Moussa, le génito qui l'a invitée au « Ca va chauffer » est le fils du patron de la société Solibra, connue dans toute l'Afrique pour sa bière, elle ne pense plus qu'à le séduire. Mais Adjoua, qui retrouve souvent un mystérieux jeune homme à l'hôtel aux milles étoiles ( la place du marché, la nuit ), découvre qu'elle est enceinte et doit trouver un père pour son enfant...
Moussa n'est ni beau ni intelligent, mais c'est un riche héritier. Il fera donc bien l'affaire.
Le voilà tout d'un coup objet de convoitise des deux amies devenues rivales malgré les efforts d'Aya pour éviter l'affrontement.
Tout cela finira inévitablement par une grand mariage où tout le quartier, qu'il soit ou non invité, participera à la noce !
Critique
Voici l'Afrique des années 70 au quotidien, sans coup d'Etats, famines et guerres civiles.
L'Afrique vue à travers trois jeunes femmes de 19 ans qui veulent profiter de leur jeunesse et de la vie.
Une Afrique au parler savoureux en dêh, oui mé , où, comme partout, les filles se retrouvent les unes chez les autres pour des discussions interminables. On s'engueule, on se réconcilie, on danse et on offre du nescafé aux sexy génitos.
A Yopougon, les papas s'appellent Ignace ou Hyacinthe, les mamans sont un peu guérisseuses sur les bords et la façon dont vous portez le pagne en dit beaucoup sur vous. Et lorsqu'une fille se marie, on dit qu'elle est sauvée...Toute une ambiance à replacer dans l'époque !
Chaque planche se divise en 5 à 6 vignettes où les couleurs des vêtements se détachent sur le camaieux d'ocres et de jaunes du paysage. Couleurs qui évoluent selon l'heure de la journée. En fin d'ouvrage, on trouve un lexique des mots ivoiriens employés, le mode d'emploi du pagne et du roulement de Tassaba ( ou roulement de fesses ), la recette d'une boisson: le Gna Mankoudji, et d'un plat: la sauce Arachide.
Cette bande dessinée, originale par le ton et par son petit format a obtenu le prix du 1er album d'Angoulême 2006.
Elle est écrite par Marguerite Abouet qui raconte sa 1ère histoire en bande dessinée tirée de ses souvenirs d'enfance.
Les dessins sont de Clément Oubrerie qui a illustré de nombreux ouvrages pour la jeunesse, mais signe pour la 1ère fois une bande dessinée. Et comme le dit si bien Anna Gavalda dans sa préface, il n'a pas son pareil pour dessiner avec grâce le cou des belles gazelles et le visage des enfants !
Pistes d'écriture
Piste 1 : Présentez, sous forme d'un dépliant touristique ( feuille A4, pliée en deux ou en acordéon ), la ville d'Abidjan telle que nous la montre la bande dessinée. Agrémentez votre dépliant de vignettes empruntées à la bande dessinée, d'expressions locales et de descriptions, avec humour, bien sûr !
Piste 2 : Ecrivez, à l'occasion du mariage d'Adjoua et de Moussa, une chanson à la gloire des parents du marié, Simone et Bonaventure Sissoko, qui organisent la fête. La chanson vantera leur réussite sociale, la bière produite par la société Solibra ainsi que la beauté et l'intelligence de leur fils unique.
Piste 3 : Aya se fait aborder dans la rue par un homme qu'elle repousse. Mais il veut simplement lui confier ce qu'il a vu l'autre nuit au marché...
Imaginez ce qu'il peut bien avoir à lui révéler, et comment la sage et sérieuse Aya décide ensuite d'agir.
"En 1978, la Côte d'Ivoire, mon beau pays, connut sa première campagne publicitaire télévisée. Elle vantait les mérites de la Solibra, notre bière reconnue dans toute l'Afrique de l'Ouest. Dago, un comédien à la mode, en buvait une gorgée, ce qui lui donnait la force de dépasser les bus à vélo. A chaque diffusion, c'est-à-dire tous les jours à 19 heures, mon père, cadre à la Solibra, réunissait la famille et les amis dans notre salon. Le voici, Ignace, mon géniteur, fier comme s'il était le patron. Cette belle femme, à côté, c'est ma mère, Fanta, assistante de direction chez Singer et guérisseuse à ses heures. Assise à gauche, Adjoua, une de mes meilleures amies, avec ses parents Hyacinte et Korotoumou . Tout comme Bintou, une grande gazeuse, plus à l'aise sur une piste de danse qu'à l'école, et Koffi, son père . Mon petit frère Fofana, le célèbre chasseur de margouillats, et Akissi, son ombre, sa sangsue et sa petite soeur . Et enfin moi, Aya, 19 ans, consternée qu'on puisse supposer que la bière soit une vitamine."
Le contenu
Résumé
A Yopougon, quartier populaire d'Abidjan, c'est le début des vacances pour les trois amies, Aya, Adjoua et Bintou.
Adjoua et Bintou ne rêvent que de déjouer la surveillance de leurs pères pour sortir danser au « Ca va chauffer » ou au « Secouez-vous », et se faire payer à manger et à boire par les génitos ( jeunes hommes qui ont de l'argent à gaspiller ).
Pendant ce temps, la belle Aya reste chez elle à étudier dans l'espoir de devenir médecin. Ses amies, elles, se contenteront d'études en série « C »: Coiffure, Couture et Chasse au mari...
Quand Bintou apprend que Moussa, le génito qui l'a invitée au « Ca va chauffer » est le fils du patron de la société Solibra, connue dans toute l'Afrique pour sa bière, elle ne pense plus qu'à le séduire. Mais Adjoua, qui retrouve souvent un mystérieux jeune homme à l'hôtel aux milles étoiles ( la place du marché, la nuit ), découvre qu'elle est enceinte et doit trouver un père pour son enfant...
Moussa n'est ni beau ni intelligent, mais c'est un riche héritier. Il fera donc bien l'affaire.
Le voilà tout d'un coup objet de convoitise des deux amies devenues rivales malgré les efforts d'Aya pour éviter l'affrontement.
Tout cela finira inévitablement par une grand mariage où tout le quartier, qu'il soit ou non invité, participera à la noce !
Critique
Voici l'Afrique des années 70 au quotidien, sans coup d'Etats, famines et guerres civiles.
L'Afrique vue à travers trois jeunes femmes de 19 ans qui veulent profiter de leur jeunesse et de la vie.
Une Afrique au parler savoureux en dêh, oui mé , où, comme partout, les filles se retrouvent les unes chez les autres pour des discussions interminables. On s'engueule, on se réconcilie, on danse et on offre du nescafé aux sexy génitos.
A Yopougon, les papas s'appellent Ignace ou Hyacinthe, les mamans sont un peu guérisseuses sur les bords et la façon dont vous portez le pagne en dit beaucoup sur vous. Et lorsqu'une fille se marie, on dit qu'elle est sauvée...Toute une ambiance à replacer dans l'époque !
Chaque planche se divise en 5 à 6 vignettes où les couleurs des vêtements se détachent sur le camaieux d'ocres et de jaunes du paysage. Couleurs qui évoluent selon l'heure de la journée. En fin d'ouvrage, on trouve un lexique des mots ivoiriens employés, le mode d'emploi du pagne et du roulement de Tassaba ( ou roulement de fesses ), la recette d'une boisson: le Gna Mankoudji, et d'un plat: la sauce Arachide.
Cette bande dessinée, originale par le ton et par son petit format a obtenu le prix du 1er album d'Angoulême 2006.
Elle est écrite par Marguerite Abouet qui raconte sa 1ère histoire en bande dessinée tirée de ses souvenirs d'enfance.
Les dessins sont de Clément Oubrerie qui a illustré de nombreux ouvrages pour la jeunesse, mais signe pour la 1ère fois une bande dessinée. Et comme le dit si bien Anna Gavalda dans sa préface, il n'a pas son pareil pour dessiner avec grâce le cou des belles gazelles et le visage des enfants !
Pistes d'écriture
Piste 1 : Présentez, sous forme d'un dépliant touristique ( feuille A4, pliée en deux ou en acordéon ), la ville d'Abidjan telle que nous la montre la bande dessinée. Agrémentez votre dépliant de vignettes empruntées à la bande dessinée, d'expressions locales et de descriptions, avec humour, bien sûr !
Piste 2 : Ecrivez, à l'occasion du mariage d'Adjoua et de Moussa, une chanson à la gloire des parents du marié, Simone et Bonaventure Sissoko, qui organisent la fête. La chanson vantera leur réussite sociale, la bière produite par la société Solibra ainsi que la beauté et l'intelligence de leur fils unique.
Piste 3 : Aya se fait aborder dans la rue par un homme qu'elle repousse. Mais il veut simplement lui confier ce qu'il a vu l'autre nuit au marché...
Imaginez ce qu'il peut bien avoir à lui révéler, et comment la sage et sérieuse Aya décide ensuite d'agir.
Collection Bayou
Afrique - Côte d'Ivoire
15,50 euros
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Bande dessinée