Mixité(s)
Thierry Magnier / 2007
Auteur·rice :
Au sommaire de ce deuxième recueil publié avec l'association "Ni putes ni soumises", présidée par Fadéla Amara (après Des filles et des garçons, publié en 2003), neuf nouvelles :
Ni Dieu, ni cul, de Nancy Houston
Cher Dieu, de Baya Kasmi
Un sésame pour la mixité, de Gaston Kelman
Le perce-oreille, de Véronique Le Normand
Dissemblance, de Marc Levy
L'aigle, de Mathis
Garde du corps, de Gisèle Pineau
Les jours suivants, de Marie-Sabine Roger
Sous le viaduc, de Leïla Sebbar
Le contenu
Recueil de neuf nouvelles écrites par neuf auteurs sur la mixité sexuelle, ethnique, sociale, religieuse ..., sur la nécessité de vivre ensemble dans le respect de l'autre.
Ni Dieu ni cul, Nancy Huston
A travers une réflexion sur les médias et notamment des chaînes de radio publiques, l'auteure se révolte sur les contenus qu'on nous impose à nous lecteurs ou auditeurs : pornographie, images de publicité avilissantes, mais aussi prêche religieux.
Au nom du droit à la liberté d'expression, s'interroge-t-elle, que nous inflige-t-on ? Et sommes-nous vraiment libres ?
Cher Dieu, Baya Kasmi
Dans ce monologue, Loubna, 12 ans, s'adresse à Dieu auquel elle ne croit pas. Algérienne d'origine, française, elle revendique le droit de vivre libre, sans être écrasée par la religion, sans subir le comportement sexiste de ses voisins arabes, sans être enfermée dans un ghetto, sans être stigmatisée par ses origines. Elle veut être une française, libre d'aimer qui elle veut, de voyager, en étant respectée des autres et en les respectant.
Un sésame pour la mixité, Gaston Kelman
Les réflexions d'un jeune malien avide de découvrir la France, immigré, hébergé dans un foyer : il dénonce l'absurdité de la vie de ses congénères, entassés dans un foyer dans des conditions abominables, le peu de scrupule des soit-disant « cousins » qui profitent de ceux qu'ils accueillent mais aussi la ghettoïsation dont ils sont victimes. Un plaidoyer pour la mixité.
Le perce-oreille, Véronique M. Le Normand
Dans ce village, la tradition veut que les jeunes gardent le mur : pour s'y asseoir ou s'y adosser, il faut y être autorisé, avoir l'âge requis, faire partie de la bande. A travers cette histoire, l'auteur pose le problème de la mixité, mais aussi des discriminations : sur le mur, pas de petits, pas de gros ou pas de filles, décident les chefs de bande....et quand il y a un problème, ce n'est pas de la faute de ceux du village mais de ceux de l'autre côté.
Dissemblance, Marc Lévy
Aaron et Saïd se retrouvent dans un huis-clos. Ils sont ennemis et se parlent pour la première fois. Saïd voudrait entendre la réponse de Aaron à la question qui le taraude : Pourquoi nous haïssons-nous ? Une réflexion sur la haine, la guerre, la manipulation.
L'aigle, Mathis
Alexandre souffre de la bêtise de son père, il ne le supporte plus, celui-ci est alcoolique et profère des propos racistes. Alexandre se sent sali par ses paroles, son comportement, comment assumer cette contradiction : aimer et détester son père à la fois ?
Garde du corps, Gisèle Pineau
Tonya et Fatou sont des jeunes filles noires, des filles qui pour vivre travaillent au service des blancs, nounous, gardes d'enfants, de personnes âgées, des rapports quelquefois compliqués à cause de la différence de couleur, de la différence sociale, des préjugés, de l'ignorance, qui se transforment en relations de confiance, de tendresse, d'amitié. Un plaidoyer pour une justice sociale, contre la discrimination et le racisme.
Les jours suivants, Marie-Sabine Roger
Drame dans la cité : Jacinto a tué Kader. Pourtant, on les connaissait, ils avaient grandi ensemble, leurs grands-pères jouaient ensemble aux échecs. Dans la cité, la haine s'installe, d'autres drames éclatent, on agresse un garçon, une fille ...la peur règne, l'intolérance devient souveraine. Alors ...
Plaidoyer pour la tolérance et le respect.
Sous le viaduc, Leïla Sebbar
Rosine vit dans la rue. Elevée en Afrique par sa mère, elle a fui, elle raconte la misère de la rue, de toutes ces africaines venues en France, mais aussi des étrangères venues d'autres horizons, elle évoque l'esclavage moderne, la prostitution, les passeurs, les SDF ...le monde de la rue et de la pauvreté.
Critique
Un premier livre Des filles et des garçons abordait au travers de nouvelles les thèmes de la discrimination, notamment sexiste, mais pas seulement.
Mixité(s) s'inscrit à la suite pour nous parler de pornographie, de religion, de comportements racistes, d'exclusion, de précarité, d'intolérance...Les discriminations dont sont victimes les minorités sont nombreuses, les destins tragiques aussi, mais des sentiments et des valeurs plus nobles traversent aussi ces nouvelles : solidarité, tolérance, amitié mais aussi respect, laïcité, liberté.
Il est important que chacun de nous et de nos élèves puisse réfléchir aux valeurs essentielles de la vie en société, les nouvelles de Mixité(s) peuvent servir de points de départ à la réflexion et au débat.
Pascale Tourmente
Pistes d'écriture
Piste 1 : Ni Dieu ni cul, Nancy Huston
Vous écrirez une lettre ouverte à tous les publicitaires pour mettre fin aux affichages publicitaires qui utilisent le corps comme un objet. En vous aidant de la réflexion de Nancy Huston et en vous appuyant sur ders exemples concrets, vous argumenterez en faveur du respect de l'être humain et vous montrerez en quoi l'usage du corps peut-être avilissant.
Piste 2 : L'aigle, Mathis
Alexandre décide de vivre avec Sonia, il souhaite la présenter à ses parents. Connaissant les idées de son père, avant la rencontre, il se rend chez ses parents pour les informer de son choix. Racontez la rencontre et transcrivez la discussion telle que vous l'imaginez sous la forme d'un dialogue.
Piste 3 : Garde du corps, Gisèle Pineau
Sous la forme d'un monologue, rapportez les pensées contradictoires de Grace, appuyée au bras de Fatou, écartelée entre ses préjugés racistes, issus de son éducation et ses sentiments aimables et sa reconnaissance pour Fatou.
Ni Dieu, ni cul, de Nancy Houston
Cher Dieu, de Baya Kasmi
Un sésame pour la mixité, de Gaston Kelman
Le perce-oreille, de Véronique Le Normand
Dissemblance, de Marc Levy
L'aigle, de Mathis
Garde du corps, de Gisèle Pineau
Les jours suivants, de Marie-Sabine Roger
Sous le viaduc, de Leïla Sebbar
Le contenu
Recueil de neuf nouvelles écrites par neuf auteurs sur la mixité sexuelle, ethnique, sociale, religieuse ..., sur la nécessité de vivre ensemble dans le respect de l'autre.
Ni Dieu ni cul, Nancy Huston
A travers une réflexion sur les médias et notamment des chaînes de radio publiques, l'auteure se révolte sur les contenus qu'on nous impose à nous lecteurs ou auditeurs : pornographie, images de publicité avilissantes, mais aussi prêche religieux.
Au nom du droit à la liberté d'expression, s'interroge-t-elle, que nous inflige-t-on ? Et sommes-nous vraiment libres ?
Cher Dieu, Baya Kasmi
Dans ce monologue, Loubna, 12 ans, s'adresse à Dieu auquel elle ne croit pas. Algérienne d'origine, française, elle revendique le droit de vivre libre, sans être écrasée par la religion, sans subir le comportement sexiste de ses voisins arabes, sans être enfermée dans un ghetto, sans être stigmatisée par ses origines. Elle veut être une française, libre d'aimer qui elle veut, de voyager, en étant respectée des autres et en les respectant.
Un sésame pour la mixité, Gaston Kelman
Les réflexions d'un jeune malien avide de découvrir la France, immigré, hébergé dans un foyer : il dénonce l'absurdité de la vie de ses congénères, entassés dans un foyer dans des conditions abominables, le peu de scrupule des soit-disant « cousins » qui profitent de ceux qu'ils accueillent mais aussi la ghettoïsation dont ils sont victimes. Un plaidoyer pour la mixité.
Le perce-oreille, Véronique M. Le Normand
Dans ce village, la tradition veut que les jeunes gardent le mur : pour s'y asseoir ou s'y adosser, il faut y être autorisé, avoir l'âge requis, faire partie de la bande. A travers cette histoire, l'auteur pose le problème de la mixité, mais aussi des discriminations : sur le mur, pas de petits, pas de gros ou pas de filles, décident les chefs de bande....et quand il y a un problème, ce n'est pas de la faute de ceux du village mais de ceux de l'autre côté.
Dissemblance, Marc Lévy
Aaron et Saïd se retrouvent dans un huis-clos. Ils sont ennemis et se parlent pour la première fois. Saïd voudrait entendre la réponse de Aaron à la question qui le taraude : Pourquoi nous haïssons-nous ? Une réflexion sur la haine, la guerre, la manipulation.
L'aigle, Mathis
Alexandre souffre de la bêtise de son père, il ne le supporte plus, celui-ci est alcoolique et profère des propos racistes. Alexandre se sent sali par ses paroles, son comportement, comment assumer cette contradiction : aimer et détester son père à la fois ?
Garde du corps, Gisèle Pineau
Tonya et Fatou sont des jeunes filles noires, des filles qui pour vivre travaillent au service des blancs, nounous, gardes d'enfants, de personnes âgées, des rapports quelquefois compliqués à cause de la différence de couleur, de la différence sociale, des préjugés, de l'ignorance, qui se transforment en relations de confiance, de tendresse, d'amitié. Un plaidoyer pour une justice sociale, contre la discrimination et le racisme.
Les jours suivants, Marie-Sabine Roger
Drame dans la cité : Jacinto a tué Kader. Pourtant, on les connaissait, ils avaient grandi ensemble, leurs grands-pères jouaient ensemble aux échecs. Dans la cité, la haine s'installe, d'autres drames éclatent, on agresse un garçon, une fille ...la peur règne, l'intolérance devient souveraine. Alors ...
Plaidoyer pour la tolérance et le respect.
Sous le viaduc, Leïla Sebbar
Rosine vit dans la rue. Elevée en Afrique par sa mère, elle a fui, elle raconte la misère de la rue, de toutes ces africaines venues en France, mais aussi des étrangères venues d'autres horizons, elle évoque l'esclavage moderne, la prostitution, les passeurs, les SDF ...le monde de la rue et de la pauvreté.
Critique
Un premier livre Des filles et des garçons abordait au travers de nouvelles les thèmes de la discrimination, notamment sexiste, mais pas seulement.
Mixité(s) s'inscrit à la suite pour nous parler de pornographie, de religion, de comportements racistes, d'exclusion, de précarité, d'intolérance...Les discriminations dont sont victimes les minorités sont nombreuses, les destins tragiques aussi, mais des sentiments et des valeurs plus nobles traversent aussi ces nouvelles : solidarité, tolérance, amitié mais aussi respect, laïcité, liberté.
Il est important que chacun de nous et de nos élèves puisse réfléchir aux valeurs essentielles de la vie en société, les nouvelles de Mixité(s) peuvent servir de points de départ à la réflexion et au débat.
Pascale Tourmente
Pistes d'écriture
Piste 1 : Ni Dieu ni cul, Nancy Huston
Vous écrirez une lettre ouverte à tous les publicitaires pour mettre fin aux affichages publicitaires qui utilisent le corps comme un objet. En vous aidant de la réflexion de Nancy Huston et en vous appuyant sur ders exemples concrets, vous argumenterez en faveur du respect de l'être humain et vous montrerez en quoi l'usage du corps peut-être avilissant.
Piste 2 : L'aigle, Mathis
Alexandre décide de vivre avec Sonia, il souhaite la présenter à ses parents. Connaissant les idées de son père, avant la rencontre, il se rend chez ses parents pour les informer de son choix. Racontez la rencontre et transcrivez la discussion telle que vous l'imaginez sous la forme d'un dialogue.
Piste 3 : Garde du corps, Gisèle Pineau
Sous la forme d'un monologue, rapportez les pensées contradictoires de Grace, appuyée au bras de Fatou, écartelée entre ses préjugés racistes, issus de son éducation et ses sentiments aimables et sa reconnaissance pour Fatou.
Collection Romans
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