Le contenu Le cadre de ce premier volume est un désert immense, aux limites mal connues, que de gigantesques vaisseaux animaux sillonnent inlassablement. Ils vont d’oasis en oasis, abordent parfois quelques cités commerçantes où se côtoient toutes sortes de peuples et d’intérêts. Ils sont conduits par des capitaines qu’un lien très intime et indicible unit à eux. On ignore d’où ils viennent. Mais ils avancent. L’Espérance est l’un d’eux, mené par Légyria, une jeune femme fougueuse, qui doit se faire respecter dans un monde d’hommes. A ses côtés, Orso, le bosco du vaisseau, a toute sa confiance, ainsi que Bayu, le fouisseur et guérisseur, qui connaît les entrailles d’Espérance mieux que quiconque. Espérance croise sur sa route un garçon déguenillé, surgit d’on ne sait où. Orso le recueille à bord et Bayu le requinque. Il n’a pas de mémoire, ne prononce qu’un seul mot quand il monte à bord : Izaïn, et possède un livre mystérieux, couvert de signes inconnus et de plans. L’arrivée d’Izaïn, ce garçon si énigmatique, sur Espérance, avec laquelle il communique mentalement, va bouleverser le destin de ses occupants. La quête du fluide nécessaire à la vie d’Espérance, dans la grouillante cité de Baas’abell, précipite les choses. Le Roi des Gueux entre en scène ainsi que les Pirates de fer, les guerriers redoutables, dotés d’une technologie très pointue. Dès lors, les péripéties se succèdent à un rythme effréné : enlèvements, courses poursuites, complots et destructions … Heliot concocte là une histoire de pirates dans un univers de science-fiction, très bien rythmée. Le monde qu’il crée est esquissé, les personnages sont campés fortement, avec leurs parts d’ombre et leurs convictions. Les vaisseaux animaux sont des entités fascinantes et mystérieuses, poétiques aussi parfois. On a forcément envie d’en savoir plus … Johan Heliot a fait une entrée remarquée sur les terres de l’imaginaire avec La lune seule le sait, belle uchronie steampunk publiée chez Mnémos en 2000, disponible également dans la collection Folio SF. Depuis il ne cesse d’écrire, romans et nouvelles, aussi bien en littérature adulte que jeunesse. Nous avons aimé son Ados sous contrôle, publié en 2007 chez Mango, dans la collection Autres mondes, qui interroge sur les tentations sécuritaires de nos sociétés. On trouve aussi des vaisseaux animaux dans d’autres romans de SF jeunesse : Les Abîmes d’Autremer, de Danielle Martinigol (Mango, Autres mondes) ou bien plus récemment, le magnifique Léviathan, de Scott Westerfeld, chez Pocket jeunesse. Catherine Gentile Dans ce monde et à cette époque, de drôles de vaisseaux assurent le ravitaillement des oasis du désert. Ce sont d'énormes « bêtes » sur lesquelles on construit ce qui ressemble à un pont de bateau. Une seule personne maîtrise la « bête ». Espérance est de ces « bêtes », son capitaine est Legyria, une jeune femme volontaire. Elle transporte du fluide indispensable à la survie de tous. Comme sur un bateau, il y a un équipage constitué d'hommes que l'on appelle des « terreux » . Un jour, le Bosco du bord récupère un naufragé des dunes, un jeune garçon. Comme le veut le règlement, le Bosco devient le propriétaire de ce garçon, il va pouvoir le vendre comme esclave. Mais ce garçon recèle bien des secrets : il détient un livre que beaucoup voudraient posséder et il peut parler avec Espérance ! Ici, vous entrez dans un tout autre monde, plein de surprise, mais où les règles des communautés humaines restent les mêmes que les nôtres : convoitise, fondamentalisme,... Le décor change, mais les enjeux restent les mêmes : la survie d'une communauté. Agréable à lire une fois que l'on a passé les premières pages, on désire en outre connaître l'avenir d'Izaïn, et son passé aussi. Espérance reste également dans nos mémoires et on ne souhaite qu'une chose à la fin de ce volume, qu'elle s'en sorte. Gaëla Michel La piste Espérance est au cœur de cette histoire, mais on ne l'entend pas. Donnez lui la parole et racontez l'attaque telle qu'elle l'a vécue (une à deux pages).