Par coeurs

Par coeurs

Par coeurs

Thierry Magnier / 2011

Auteur·rice : Dominique Dyens

Résumé
Premières lignes

«Tout se joue la première heure. Du premier jour. De la rentrée.
J’étais tellement excitée à l’idée de porter mes nouvelles fringues que je n’ai pas réussi à m’endormir avant trois heures du matin. Résultat : je suis crevée et j’ai des cernes ! »

Le contenu

« Je est un autre » écrivait Rimbaud.
Dans le recueil de nouvelles de Dominique DYENS, « je » est 8 autres, 8 élèves de 2nde3 auxquels leur professeur de Français, Mlle Lévêque, a demandé de disserter sur l’amour idéal. Outre le sujet qui est loin d’être académique, le fait que cette dissertation soit anonyme et qu’elle puisse ne pas être rendue, étonne et séduit un nombre important d’élèves de la classe. Pour preuve, ces derniers déposeront par écrit, dans le casier de leur professeur, le fruit de leur introspection.

Le lecteur de ce recueil découvre ainsi les diverses réponses apportées par ces adolescents à ce sujet brûlant et épineux. L’amour, qu’il soit passionnel ou filial, est passé au crible par ces lycéens. On se retrouve face à des adolescents en proie au doute (quant à leur première expérience sexuelle), à des angoisses existentielles (deux personnes peuvent-elles s’aimer toute une vie ?) et au plaisir ! On se prend de ce fait à décompter les 6 minutes nécessaires à un test de grossesse pour décider du destin d’Anaïs ; on s’émeut de la solitude de Blaise délaissé par des parents très pris ; on se surprend à revivre ses 16 ans et à imaginer, tout comme Manon, le prince charmant d’alors.

Ce livre-chorale met l’amour au centre des préoccupations et du présent de ces 8 camarades de classe, nous invitant ainsi à entrer de plein pied –ou plutôt de plein cœur –dans un monde adolescent régi non seulement par ses codes, ses tabous, ses déceptions, mais également par ses aspirations et ses espoirs. Le choix d’une narration interne permet très subtilement à Dominique DYENS d’entrer dans la psychologie adolescente et de peindre, avec précision et empathie, les émois de ses personnages. C’est Par [le biais de leurs] cœurs qu’elle nous fait se présenter ces personnages. L’empathie n’empêche en outre nullement l’auteur de porter sur cette jeunesse un regard acerbe et de brosser ce qui en fait à la fois la force et la faiblesse : une croyance aveugle en l’amour, en cette envie et en ce besoin d’être soi et d’être l’autre, en cette mise à nue physique et morale.

Ce recueil à la construction narrative originale ne repose pas sur une compilation de nouvelles, mais a été adroitement construit comme une nouvelle-puzzle, tant les textes qui le constituent se répondent et se complètent. La chute de cette nouvelle-puzzle redonne d’ailleurs de manière très symbolique le premier rôle au professeur de Français, Mlle Lévêque. La narration passe en effet d’un point de vue interne à un point de vue omniscient laissant le dernier mot à l’auteur, lequel clôt son livre sur une tonalité douce-amère en dépeignant le quotidien de cette vieille fille. Mlle Lévêque semble revivre par procuration l’adolescence de ses élèves dont elle connaît, pour certains, les rédactions Par cœur[s]. Attention, lance en conclusion l’auteur à ses jeunes lecteurs en guise d’avertissement, la frontière est mince entre passion et médiocrité, ne vous laissez jamais aller !

Hélène Dargagnon

Pistes d'écriture

1 - « L’amour idéal, c’est que des conneries » écrit Thibault sur la copie qu’il rend à Mme Lévêque, sa professeur de français. Es-tu d’accord avec cette affirmation ? Argumente ton avis sur la question et illustre-le ! ( une page maximum )

2 -Tu es également un élève de Mme Lévêque et tu décides de rendre de manière anonyme ta réponse aux questions qu’elle a posées à la classe de 2nde: « Quelle est votre vision de l’amour. Que représente l’amour idéal ? Comment voyez-vous votre vie amoureuse plus tard ? »
Ta réponse est jointe à ce recueil de nouvelles et porte au choix le titre « Un jour mon( ma) prince(sse ) viendra… » ou « Je hais l’amour ! ». Rédige ton devoir ! ( une page maximum )

Collection "Nouvelles"
9,80 euros
2013
Société
Nouvelle