La Fille du loup
Thierry Magnier / 2013
Auteur·rice : Patrice Favaro
Premières lignes
"Il se tenait à la lisière d'une épaisse et sombre forêt. Comme d'habitude, il regardait avec une extrême attention ce qui se passait plus bas dans la vallée. Au milieu d'une prairie paissaient de belles et grasses brebis. Il aurait bien aimé s'en approcher mais le berger et ses chiens veillaient sur le troupeau. Il savait ce qui lui en coûterait de se montrer. C'était un loup, un vieux loup doté d'une gourmandise démesurée. Ce n'était pas là son seul défaut. Les loups libres et fiers qui arpentaient le pays ne le fréquentaient guère, il n'était pas digne d'appartenir à leur corporation : c'était un loup paresseux, affreusement paresseux."
Le contenu
Pour croquer de la brebis, deux méthodes possibles. Celle du vieux loup paresseux consiste à : « rester assis des journées entières à bonne distance du troupeau, se contentant de mettre la patte sur les jeunes étourdies qui échappaient de temps à autre à la surveillance du berger et s’égaraient dans sa direction. » Cette technique à l’ancienne a le mérite de ne pas épuiser la ressource et d’éviter le gaspillage. Et puis, celle de la fille du loup, beaucoup plus radicale et sans état d’âme : pratiquer le travestissement, le mensonge, la séduction et la fausse promesse, susciter la division. Mais les brebis sur lesquelles elle essaie cette méthode moderne sont beaucoup plus fines mouches qu’on le pense. Le discours de la louve fait réfléchir les bestioles qui, découvrant la démocratie, vont gagner leur liberté avec leurs propres méthodes.
Cette fable possède plusieurs niveaux de lecture et c’est ce qui en fait sa richesse et son intérêt.
Les plus jeunes y verront l’histoire amusante que constitue la double confrontation : le vieux loup et sa fille tout d’abord, symbolisant les anciens et les modernes ; la louve et les brebis ensuite.
Les lecteurs un peu plus âgés y verront une réflexion pleine d’humour sur les mœurs et méthodes de certains politiques, sur l’exercice de la démocratie et l’intérêt de s’unir pour rester libres. On aime aussi le clin d’œil sur l’utilisation du bleu marine, qui ne manque pas de piquant.
Catherine Gentile
Pistes d'écriture
Piste 1 : « A l’intérieur de la bergerie, les discussions allaient bon train. » (p. 27)
Imaginez ce qui se passe à l’intérieur de cette bergerie, dans un récit à la troisième personne, où vous inventerez aussi les dialogues entre les brebis. (Une page A4 maximum).
Piste 2 : Quelles méthodes la fille du loup emploie-t-elle face aux brebis pour parvenir à ses fins ? Qu’en pensez-vous ? (Une page A4 maximum)
"Il se tenait à la lisière d'une épaisse et sombre forêt. Comme d'habitude, il regardait avec une extrême attention ce qui se passait plus bas dans la vallée. Au milieu d'une prairie paissaient de belles et grasses brebis. Il aurait bien aimé s'en approcher mais le berger et ses chiens veillaient sur le troupeau. Il savait ce qui lui en coûterait de se montrer. C'était un loup, un vieux loup doté d'une gourmandise démesurée. Ce n'était pas là son seul défaut. Les loups libres et fiers qui arpentaient le pays ne le fréquentaient guère, il n'était pas digne d'appartenir à leur corporation : c'était un loup paresseux, affreusement paresseux."
Le contenu
Pour croquer de la brebis, deux méthodes possibles. Celle du vieux loup paresseux consiste à : « rester assis des journées entières à bonne distance du troupeau, se contentant de mettre la patte sur les jeunes étourdies qui échappaient de temps à autre à la surveillance du berger et s’égaraient dans sa direction. » Cette technique à l’ancienne a le mérite de ne pas épuiser la ressource et d’éviter le gaspillage. Et puis, celle de la fille du loup, beaucoup plus radicale et sans état d’âme : pratiquer le travestissement, le mensonge, la séduction et la fausse promesse, susciter la division. Mais les brebis sur lesquelles elle essaie cette méthode moderne sont beaucoup plus fines mouches qu’on le pense. Le discours de la louve fait réfléchir les bestioles qui, découvrant la démocratie, vont gagner leur liberté avec leurs propres méthodes.
Cette fable possède plusieurs niveaux de lecture et c’est ce qui en fait sa richesse et son intérêt.
Les plus jeunes y verront l’histoire amusante que constitue la double confrontation : le vieux loup et sa fille tout d’abord, symbolisant les anciens et les modernes ; la louve et les brebis ensuite.
Les lecteurs un peu plus âgés y verront une réflexion pleine d’humour sur les mœurs et méthodes de certains politiques, sur l’exercice de la démocratie et l’intérêt de s’unir pour rester libres. On aime aussi le clin d’œil sur l’utilisation du bleu marine, qui ne manque pas de piquant.
Catherine Gentile
Pistes d'écriture
Piste 1 : « A l’intérieur de la bergerie, les discussions allaient bon train. » (p. 27)
Imaginez ce qui se passe à l’intérieur de cette bergerie, dans un récit à la troisième personne, où vous inventerez aussi les dialogues entre les brebis. (Une page A4 maximum).
Piste 2 : Quelles méthodes la fille du loup emploie-t-elle face aux brebis pour parvenir à ses fins ? Qu’en pensez-vous ? (Une page A4 maximum)
5,10 euros
Collection Petite poche
Collection Petite poche
2014
2014
4è
Animalier
Fable