Les premières lignes

« Embleton Grange
Cumberland

24 novembre 1947

Cher docteur Murchison,

Veuillez me pardonner de répondre à votre lettre avec un peu de retard.
Vous comprendrez, j’en suis certain, pourquoi il m’a été difficile et déplaisant d’examiner votre demande de renseignements. En toute franchise, sachez qu’elle a réveillé des souvenirs douloureux que je m’efforce d’oublier depuis dix ans. Lors de l’expédition que vous mentionnez, l’un de mes amis a été estropié et un autre tué. Des évènements sur lesquels je ne souhaite guère revenir.
Vous précisez que vous travaillez actuellement à une monographie portant sur les troubles phobiques – vous entendez par là, j’imagine, des peurs anormales. Je regrette de ne pouvoir vous venir en aide à ce sujet. En outre, je ne vois pas en quoi le « cas » (selon votre propre terme) de Jack Miller pourrait fournir matière à pareille étude.
Dans votre lettre, vous admettez que vous savez peu de chose sur l’île de Spitzberg, et pas d’avantage en réalité de cette région que l’on appelle souvent le Haut-Arctique. Rien d’étonnant à cela. Rares sont ceux qui possèdent ces connaissances. Pardonnez-moi, cependant, si je m’interroge sur vos suggestions : un homme qui passe l’hiver dans ces lieux peut-il en être affecté ? Un homme qui affronte solitude et désolation ? Oui, en dépit des multiples conforts que nous offre cette époque moderne. Car la nuit là-bas est sans fin. Et Jack eut l’infortune de s’y retrouver seul, ainsi que l’ont voulu les circonstances.
Je crois que nous ne découvrirons jamais ce qui s’est véritablement passé à Gruhuken. J’en sais toutefois suffisamment pour être persuadé qu’il s’agit d’une chose épouvantable. »

Le contenu

Janvier 1937. Jack rejoint une expédition dans le Grand Nord en tant qu’opérateur radio. Il accompagne Algie, chasseur et maître-chien de traîneau, et Gus, biologiste. Ils établissent leur campement sur la baie de Gruhuken en Norvège. Jack découvre avec émerveillement les belles étendues blanches et la tranquillité magique de l’Arctique mais peu après son arrivée, il découvre que le campement est soumis à une force malfaisante. Que se passe-t-il dans ce lieu ? L’inquiétude monte parmi les chercheurs puis soudain les catastrophes s’enchaînent. Jack se retrouve finalement seul à gérer l’expédition et à affronter cette force malveillante, plongé dans la nuit hivernale de l’Arctique. Quelle est l’histoire de cette présence ? Que veut-elle ? Qui vient-elle hanter précisément ? Lorsque Jack se retrouve seul, la peur atteint son paroxysme.
Un roman d’expédition rempli de suspense et mâtiné de fantastique. Dans ce roman rédigé sous la forme d’un journal intime, Michelle Paver nous transporte dans un ailleurs peu commun qui saura séduire les amateurs de frissons.

Magali Bocquet