Le peuple de la brume
La joie de lire / 2018
Auteur·rice : José Edouardo Agualusa
Présentation de l'éditeur :
Lorsque les eaux se sont mises à recouvrir l’ensemble des continents, les hommes se sont empressés de construire tous types d’engins volants pour fuir la terre et vivre dans les airs. Le déluge advenu, seul 1 % de la population est parvenu à s’envoler. Dix ans plus tard, il n’y a plus que deux millions d’humains vivant à bord de dirigeables, de ballons et autres radeaux volants. Les pays ont disparu, mais les villes existent encore. Seulement, « la toponymie est devenue mobile ». Le narrateur, Carlos Benjamin Tucano, est âgé de seize ans ; il est né dans un de ces « villages » flottants, Luanda, agrégat d’environ trois cents radeaux. Suite à la disparition tragique de son père, Carlos part à sa recherche, en « navigateur solitaire ». Aventures et rebondissements s’enchaînent alors à un rythme trépidant…
José Eduardo Agualusa déploie tout au long du roman un imaginaire débridé et foisonnant. Ses « constructions » prennent corps de façon spectaculaire dans l’esprit du lecteur à mesure qu’il avance dans le récit : les grandes villes opulentes sur de formidables dirigeables, avec ces immenses réseaux de filins, câbles et autres cordages ; les pauvres sur leurs assemblages hétéroclites de radeaux bringuebalants ; ces longues traversées à travers les nues d’une humanité d’après la catastrophe, avec les plus vieux qui se souviennent encore de la terre ferme et ceux qui sont nés dans ces villes suspendues, les « fils du ciel », funambules habiles et connectés qui savent « patiner » sur les câbles deux ou trois kilomètres au-dessus des mers.
Le livre est aussi, selon les mots mêmes de l’auteur, une « parabole écologique » et n’est pas sans portée politique au sens noble du terme.
Notre avis :
Un roman très doux et poétique qui nous entraîne dans l'exploration de notre ciel à bord de dirigeables.
Alors que l'on se trouve dans un univers post-apocalyptique depuis que la terre a été recouverte par les eaux, l'histoire n'en est pas moins propice aux rêves, à la nostalgie et pleine d'espoir.
Les personnages sont attachants, les descriptions détaillées de sorte qu'on imagine très bien la vie dans les nuages avec la brume au-dessus des océans et les chapitres s'enchaînent avec fluidité. Les petites définitions qui ouvrent chaque chapitre sont d'ailleurs propices à la rêverie. Et le petit plus de cette dystopie est l'absence de descriptions « techniques » poussées car là n'est pas l'essentiel.
En plus d'être un roman d'apprentissage, Le peuple de la brume est une véritable ode à la nature, une invitation à contempler et prendre soin de notre monde et à apprécier les plaisirs simples de la vie comme courir ou sentir la terre sous nos pieds.
On en ressort avec des étoiles plein les yeux, la tête encore dans les nuages.
Que vous ayez le vertige ou non, lisez ce livre !
Aurélie Jacqueline
Collection : Encrage
Prix : 14,90 euros