Gabrielle a été adoptée à l’âge de six mois par deux papas, George et Phil artistes plasticiens. Jusqu’à ses onze ans, ils habitaient dans un appartement de standing dans les beaux quartiers de Paris. Mais peu à peu, l’obligation d’obtenir un laisser passer pour accéder au centre de la capitale, puis de porter un losange rose ont forcé George et Phil à déménager en banlieue, dans le ghetto, où sont rassemblés les couples homosexuels. Ils ne peuvent plus exposer leurs œuvres, et comme tous les porteurs de losange rose n’ont pas accès à internet et ne peuvent posséder de téléphone portable. Sortir du ghetto devient chaque jour plus risqué, car la brigade d’interception risque de les arrêter. Pourtant, Georges et Phil décident de courir le risque pour offrir un cadeau digne des treize ans de Gabrielle. L’histoire de cette famille du 21ème siècle est racontée par Gabrielle qui assiste à la lente descente en enfer de ses papas qui tentent malgré tout de résister, grâce à l’art. Bien sûr, on fait tout de suite le lien avec les lois anti juives du IIIe Reich dans les années 30. Par cette référence immédiate, Christophe Léon raconte avec douceur et subtilité le processus arbitraire de privation de liberté qu’un état totalitaire fait peser sur certaines catégories de population.