"J'ai passé ma vie sur la route. J'ai pris une vie sabbatique. Carrément.
Avec la Corée du Nord, mon 247ème et dernier pays visité en juillet 2002, j'ai enfin réalisé mon rêve d'enfance : voir tous les pays et territoires du monde.
J'en ai bavé des "rondelles" mais j'ai vécu une expérience qui est peut-être le secret de chacun de nous.
Dans La Terre n'est qu'un seul pays, paru chez Laffont (collection Vécu), je raconte mon premier voyage qui a duré dix-huit ans sans rentrer à la maison. Seul et sans sponsor. La terre n'est qu'un seul pays est la conclusion et l'idée maîtresse de mon périple de 400 000 kilomètres autour du monde en stop avec un dollar par jour à travers 135 pays.
Une aventure rocambolesque et passionnante qui a été pour moi la meilleure des universités. Parti en 1955, à l'âge de 17 ans, avec un diplôme de l'Ecole Hôtelière de Paris et 10 francs en poche, j'ai rapporté de cette longue quête sur toutes les routes de la terre et chez les hommes du monde entier une vision nouvelle de l'histoire des civilisations. Vision porteuse d'espoir.
Après un rapide aperçu sur la période européenne où j'ai appris quatre langues étrangères en faisant des petits boulots et la préparation de mon budget au canada, je fais revivre essentiellement les six dernières années de stop ininterrompu de 1967 à 1973 (voitures - bateaux - avions) qui, incidemment ont été les grands années de la route et m'ont permis de visiter le reste du monde.
A noter, entre autres aventures, la prison au Costa-Rica, l'Alaska par moins 45°, le désert australien par plus de 50°, les coupeurs de têtes à Bornéo, un séjour chez les nonzes à Bangkok, dans un ashram en Inde, le trafic des pierres précieuses à Ceylan, le kibboutz en Israël, la guerre au Cambodge et au Viêtnam.
A travers la dureté du voyage (une seule nuit d'hôtel en six ans) et les dangers progresse une quête qui débouche sur l'idée qu'énonçait au 19ème siècle un Persan du nom de Baha'u'llah : "La terre n'est qu'un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens."