L’ours qui a vu l’homme qui a vu l’art
Pastel / 2001
Auteur·rice : Riff Rebs
Illustrateur·rice : Riff Rebs
Faits & gestes :
Vieil Indien a vu le monde, et la grande cité.
Il a visité les musées, et il raconte à l’ours Gros Mocassin les images de sa mémoire.
Six tableaux célèbres défilent comme des métaphores de la vie,
des contrepoints à la réalité.
Vieil Indien raconte les tableaux comme il voit son quotidien :
dans « La femme à l’ombrelle » de Monet,
il a reconnu la lumière des longs jours à l’heure des castors.
Et Gros Mocassin d’imaginer, l’illustration le montre, une ourse à ombrelle.
Pour « Judith 1 » de Klimt,
Vieil Indien parle « d’une image qui coule en moi comme une rivière
au fond de laquelle Jacques Laforture, chercheur d’or, aurait laissé tomber
sa précieuse poussière parmi les cailloux, les plantes et les saumons scintillants ».
Et Gros Mocassin de rêver judith en ourse.
Savoureuse, la succession de tableaux à figure d’ours !
Oui, notre ours pêche par zoomorphisme.
Son imaginaire, duquel il nous fait complice, l’emporte.
Et quand Vieil Indien s’aperçoit de la faute d’interprétation,
il lui précise qu’il n’a jamais parlé de peinture d’ours !
Ah ? mais y-a-t-il quelque chose de plus intéressant qu’un ours
quand on est un ours ?
Doit-on le prendre mal si on est un être humain, qui a vaguement tendance à se voir partout et à se penser comme le centre du monde ?
Et, pour finir, Vieil Indien, qui peint lui aussi des totems,
expose ses œuvres pour notre plaisir, et... ce sont des ours !
Une fin en cascade qui donne raison à Gros Mocassin :
si ce qu’il y a plus intéressant à peindre, pour un homme blanc ce sont les femmes, pour un indien, ce sont les ours.
Tout est relatif, en matière de culture.
Signes particuliers :
Quand nature et culture sont les deux faces d’un même monde.
Monde dans lequel l’homme et l’animal sont, au fond, eux aussi si proches,
surtout quand ils interprètent leur univers en se regardant dans un miroir.
Jeux de regards, d’images, reflets de son existence dans la nature
ou dans sa représentation : tout est prétexte à se voir en peinture, partout.
Valérie Négrel
Vieil Indien a vu le monde, et la grande cité.
Il a visité les musées, et il raconte à l’ours Gros Mocassin les images de sa mémoire.
Six tableaux célèbres défilent comme des métaphores de la vie,
des contrepoints à la réalité.
Vieil Indien raconte les tableaux comme il voit son quotidien :
dans « La femme à l’ombrelle » de Monet,
il a reconnu la lumière des longs jours à l’heure des castors.
Et Gros Mocassin d’imaginer, l’illustration le montre, une ourse à ombrelle.
Pour « Judith 1 » de Klimt,
Vieil Indien parle « d’une image qui coule en moi comme une rivière
au fond de laquelle Jacques Laforture, chercheur d’or, aurait laissé tomber
sa précieuse poussière parmi les cailloux, les plantes et les saumons scintillants ».
Et Gros Mocassin de rêver judith en ourse.
Savoureuse, la succession de tableaux à figure d’ours !
Oui, notre ours pêche par zoomorphisme.
Son imaginaire, duquel il nous fait complice, l’emporte.
Et quand Vieil Indien s’aperçoit de la faute d’interprétation,
il lui précise qu’il n’a jamais parlé de peinture d’ours !
Ah ? mais y-a-t-il quelque chose de plus intéressant qu’un ours
quand on est un ours ?
Doit-on le prendre mal si on est un être humain, qui a vaguement tendance à se voir partout et à se penser comme le centre du monde ?
Et, pour finir, Vieil Indien, qui peint lui aussi des totems,
expose ses œuvres pour notre plaisir, et... ce sont des ours !
Une fin en cascade qui donne raison à Gros Mocassin :
si ce qu’il y a plus intéressant à peindre, pour un homme blanc ce sont les femmes, pour un indien, ce sont les ours.
Tout est relatif, en matière de culture.
Signes particuliers :
Quand nature et culture sont les deux faces d’un même monde.
Monde dans lequel l’homme et l’animal sont, au fond, eux aussi si proches,
surtout quand ils interprètent leur univers en se regardant dans un miroir.
Jeux de regards, d’images, reflets de son existence dans la nature
ou dans sa représentation : tout est prétexte à se voir en peinture, partout.
Valérie Négrel
2003
Cycle 1
Album