Faits et gestes :
Voici le sixième volume des Carnets d’Orient de Jacques Ferrandez.
Après avoir abordé la colonisation de l’Algérie et la vie des colons là-bas, l’auteur a attendu six ans pour traiter la guerre.
Ce volume peut se lire indépendamment des précédents… mais nous vous conseillons cependant de vous y plonger.
Nous voici plongés dans l’Algérie de 1955. Y vivent des Français proches des Algériens proches des Français et ceux qui ne veulent pas se mélanger. L’atmosphère commence à être lourde. Octave Alban revient en Algérie après avoir combattu en Indochine. Il ressent le déchirement de son pays.
Il est témoin d’attentats du FLN et des répressions sanglantes de la part des militaires français. Il sait que ce n’est que le début d’une guerre sanglante.

Signes particuliers :
Jacques Ferrandez est un dessinateur de très grand talent. Il dessine l’horreur avec sa palette d’aquarelle, à la Delacroix. Le découpage de cette bande dessinée est intéressant et original, permettant une lecture plurielle de l’histoire.
(cf. la double page : à gauche, point de vue des Français, à droite, celui des Algériens). La typographie permet de savoir quelle langue parlent les protagonistes. Enfin, l’auteur met le doigt sur la complexité de cette guerre… sans nom.
Anne Baron, documentaliste