Brooklyn babies / Amérique : Etats-Unis
Thierry Magnier collection "Roman) / 2003
Auteur·rice : Janet Mc Donald
Illustrateur·rice : Antoine Guilloppe
PREMIERES LIGNES :
"Raven tourna le bébé sur le ventre, lui talqua le derrière, puis le remit sur le dos pour lui mettre sa couche avant que la poudre blanche ne finisse de se poser sur les petites jambes brunes et arquées. C'était l'une des rares choses qu'elle avait l'impression de maîtriser vraiment bien. Et puis savoir s'occuper des petits avait d'autres avantages. Et début d'année, c'était avec l'argent du baby-sitting qu'elle avait pu acheter livres scoalires, copies, crayons, stylos et un sac pour mettre le tout dedans. Elle avait été tellement fière de pouvoir verser comme les autres des arrhes pour la bague de fin d'études, la toge et la toque de remise des diplômes. Raven regarda l'horizon par la fenêtre à barreaux et se demanda si elle pourrait récupérer sa mise."
RESUME:
Première oeuvre traduite dans cette collection "Roman", que l'on doit à une avocate américaine vivant aujourd'hui à Paris.
Direction, Brooklyn, au coeur d'une cité modeste où les filles semblent avoir un destin tout tracé : elles tombent enceintes très jeunes et élèvent seules leur(s) enfant(s) en survivant grâce à l'aide sociale. Peu de ces filles de cités s'en sortent et parviennent à s'élever dans l'échelle sociale. C'est pourtant ce dont rêvait Raven, 17 ans et excellente élève au lycée. Elle a elle aussi un bébé, né d'une brève étreinte avec un garçon, Jesse, rencontré dans une soirée. Finis les études et les rêves, finis les projets de carrière et de vie meilleure. Elle vit chez sa mère avec son fils. Sa meilleure amie, Aisha, est dans la même situation. Poussée par sa soeur aînée, Dell, qui a quitté la cité pour travailler dans un cabinet d'avocats, Raven va pourtant s'accrocher. Elle peut obtenir une bourse pour aller à l'université si elle remporte un concours d'orthographe. Dans le même temps, elle retrouve Jesse, issu d'un milieu beaucoup plus aisé.
CRITIQUE :
On est bien loin ici du conte de fées moderne véhiculé par un certain cinéma américain. La réalité est infiniment plus dure pour ces filles de banlieues modestes. Si elles veulent s'en sortir, elles ne doivent compter que sur elles-mêmes et trouver suffisamment d'énergie et de hargne pour échapper au fatalisme ambiant.
La fin du roman, très "happy end", tempère la noirceur du propos, et le style tonique permet aux lectrices de prendre de la distance. A partir de la 3ème.
PISTES D'ECRITURE:
Piste n° 1:
Devenir parents à 16 ans.Qu'en pensez-vous? Quels plaisirs, quelles difficultés cela suppose-t-il ?
Piste n°2:
Imaginez la discussion entre les deux amies,Raven et Aïcha, l'une voulant sortir de son milieu grâce aux études, l'autre ne pensant qu'à la maternité.
C.G.
"Raven tourna le bébé sur le ventre, lui talqua le derrière, puis le remit sur le dos pour lui mettre sa couche avant que la poudre blanche ne finisse de se poser sur les petites jambes brunes et arquées. C'était l'une des rares choses qu'elle avait l'impression de maîtriser vraiment bien. Et puis savoir s'occuper des petits avait d'autres avantages. Et début d'année, c'était avec l'argent du baby-sitting qu'elle avait pu acheter livres scoalires, copies, crayons, stylos et un sac pour mettre le tout dedans. Elle avait été tellement fière de pouvoir verser comme les autres des arrhes pour la bague de fin d'études, la toge et la toque de remise des diplômes. Raven regarda l'horizon par la fenêtre à barreaux et se demanda si elle pourrait récupérer sa mise."
RESUME:
Première oeuvre traduite dans cette collection "Roman", que l'on doit à une avocate américaine vivant aujourd'hui à Paris.
Direction, Brooklyn, au coeur d'une cité modeste où les filles semblent avoir un destin tout tracé : elles tombent enceintes très jeunes et élèvent seules leur(s) enfant(s) en survivant grâce à l'aide sociale. Peu de ces filles de cités s'en sortent et parviennent à s'élever dans l'échelle sociale. C'est pourtant ce dont rêvait Raven, 17 ans et excellente élève au lycée. Elle a elle aussi un bébé, né d'une brève étreinte avec un garçon, Jesse, rencontré dans une soirée. Finis les études et les rêves, finis les projets de carrière et de vie meilleure. Elle vit chez sa mère avec son fils. Sa meilleure amie, Aisha, est dans la même situation. Poussée par sa soeur aînée, Dell, qui a quitté la cité pour travailler dans un cabinet d'avocats, Raven va pourtant s'accrocher. Elle peut obtenir une bourse pour aller à l'université si elle remporte un concours d'orthographe. Dans le même temps, elle retrouve Jesse, issu d'un milieu beaucoup plus aisé.
CRITIQUE :
On est bien loin ici du conte de fées moderne véhiculé par un certain cinéma américain. La réalité est infiniment plus dure pour ces filles de banlieues modestes. Si elles veulent s'en sortir, elles ne doivent compter que sur elles-mêmes et trouver suffisamment d'énergie et de hargne pour échapper au fatalisme ambiant.
La fin du roman, très "happy end", tempère la noirceur du propos, et le style tonique permet aux lectrices de prendre de la distance. A partir de la 3ème.
PISTES D'ECRITURE:
Piste n° 1:
Devenir parents à 16 ans.Qu'en pensez-vous? Quels plaisirs, quelles difficultés cela suppose-t-il ?
Piste n°2:
Imaginez la discussion entre les deux amies,Raven et Aïcha, l'une voulant sortir de son milieu grâce aux études, l'autre ne pensant qu'à la maternité.
C.G.
Traduit de l'américain par Natalie Zimmermann
2004
Société
Roman