Demain la terre

Demain la terre

Demain la terre

Mango / 2002

Auteur·rice :

Résumé
Les premières lignes de la préface

Ecologie et économie sont comme les eux faces d'une même médaille.Et pourtant elles sont souvent en contradiction. Le mot "écologie" ( du grec oikos, la maison, et logos, la science) signifie " la science de la maison". Celui d'" économie", qui est la contraction de oikos et de nomos ( la loi ), désigne " la règle de gestion" de cette même maison.
Nous devrions aujourd'hui contribuer à les rendre complémentaires."
Joël de Rosnay

Le contenu

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la lecture de cette anthologie, consacrée à l’écologie, n’inspire guère l’optimisme et la foi envers le genre humain.
Qu’est donc notre terre devenue ? C’est ce qu’imaginent quatre auteurs majeurs de SF.

La Dernière pluie est la nouvelle qui inaugure ce recueil. Jean-Pierre Andrevon en avait écrit une première version en 1994, parue alors chez Nathan dans la collection Pleine Lune. Il propose ici un texte remanié et réactualisé. La Terre pleure. Depuis six mois, il pleut et cette pluie diluvienne grignote inexorablement la Terre malade : le Bangladesh n’existe plus, Venise s’enfonce définitivement, l’Europe est rongée par la mer du Nord. Pourquoi ce déluge qui n’est pas, cette fois, une colère divine ? La pollution a entraîné un réchauffement sensible de la planète et des changements climatiques irréversibles : tempêtes, cyclones, sécheresses, évaporation des océans. Les humains fuient vers les hauteurs. Le jeune narrateur, Sébastien, et sa famille, font un choix que l’on pourrait qualifier d’égoïste : ils construisent une arche pour partir.

La Terre de Christophe Lambert, dans La Compagnie de l’air, étouffe. L’air est saturé d’oxydes d’azote, de dioxyde de soufre, de monoxyde de carbone et la mégalopole japonaise de 100 millions d’habitants, Kyo2, dans laquelle vit Shû Kishida, est envahie par un smog permanent et épais. Les habitants ne se séparent pas de leur masque à air et la société Yi-Yendi, spécialisée dans la production d’air en boîte, engrange d’énormes bénéfices. « Payer pour survivre, voilà ce qui attend l’humanité. »

La Terre de Danielle Martinigol, celle des « Chiens de mer », est déchirée par les guerres de l’eau. L’eau douce propre à la consommation est devenue une denrée rare, donc précieuse, donc coûteuse. Les énormes aqualiers qui sillonnent les mers en transportant leurs cargaisons d’eau sont régulièrement attaqués par des pirates bien organisés, les Chiens de Mer. Les sources d’eau douce sont gardées secrètes et jalousement gardées.

La Terre que raconte Jean-Pierre Hubert dans Le Temps d’aimer est bien court, est devenue un immense laboratoire où des généticiens sans étique et sans scrupules se livrent à toutes sortes de manipulations hasardeuses aussi bien sur le végétal que sur l’animal. Les humains ne sont guère épargnés, certains vieillissent très lentement, d’autres sont devenus des « spids », comme Alicia et Miror, deux adolescents de 12 ans qui en paraissent 25. Ils souffrent de vieillissement accéléré, conséquence imprévue d’expériences sur la durée de vie.

Andrevon boucle la boucle avec Marée descendante et prolonge à l’extrême la situation climatique catastrophique décrite dans La Dernière pluie. La Terre est malmenée par le dérèglement général des climats, des pays entiers sont devenus inhabitables, les migrations de population sont incessantes et engendrent un nouveau statut, celui de réfugié écologique, la barbarie et l’esclavage règnent en force.

Le pessimisme est de rigueur et marque la tonalité générale de cette anthologie. Il est vrai que les quatre auteurs n’y vont pas de plume morte et la prospective à laquelle ils se livrent dans la description du devenir de notre planète, paraît, hélas inévitable, si rien ne change aujourd’hui de manière radicale. Si au moins la lecture de l’ouvrage réveillait un tant soit peu nos consciences parfois engourdies !
CG

L'anthologie Demain la Terre publiée aux éditions Mango nous livre cinq visions du futur de notre planète signées Jean-Pierre Andrevon,Christophe Lambert, Danièle Martinigol et Jean-Pierre Hubert . Dans la
première, La Dernière pluie, Jean- Pierre Andrevon imagine une montée des eaux inexorable qui transforme certains habitants en bêtes fauves prêtes à se déchirer tandis que d'autres imagineront une nouvelle arche pour survivre. Christophe Lambert situe l'action de sa nouvelle, La Compagnie de l'air, dans un Japon où les hommes respirent à l'aide de
cartouches d'oxygène tant l'air est pollué. Danièle Martinigol évoque dans Les Chiens de mer la guerre de l'eau devenue une ressource rare reprenant là une thématique qu'elle avait abordée dans un précédent
roman, L'Or bleu. Le récit commence dans le premier quart du XXIème siècle, les conflits liés au pétrole sont de lointains souvenirs, ce qui préoccupe désormais les hommes, c'est l'eau, qui fait défaut à des
millions d'habitants sur la planète. La découverte de sources d'eau douce sous les océans va raviver les tensions et les affrontements entre les continents, c'est alors que les chiens des mers, pirates modernes,vont entrer en scène...


Piste d'écriture

Imaginez une sixième nouvelle que l'on pourrait ajouter au recueil sur un des thèmes abordés


DANS LE THEME L'ENVIRONNEMENT
Collection Autres mondes
Préface de Joël de Rosnay
9 euros
2006
Science Fiction
Nouvelle