Faits et gestes :
Ingrid est allemande et elle est née en 1937. Elle a sept ans et raconte, avec ses mots et son regard de gamine souvent insouciante, les derniers mois de la guerre à partir de mai 44. Elle vit dans une grande maison avec ses parents, sa grande soeur, son petit frère et d'autres membres de sa famille venus se réfugier chez elle : grands-parents et religieuses. Son père, ingénieur pour une firme allemande, a eu la chance de ne pas partir à la guerre. Ingrid raconte les drames et les plaisirs : les nuits passées à la cave durant les alertes, les jeux et les défis avec son petit voisin, la propagande à l'école et les devoirs que l'on fait faire aux “ bons petits Allemands ”, l'arrivée des troupes américaines, l'arrestation puis l'évasion de son père, la dureté de la vie quotidienne, l'entrée des Russes et enfin, le désir de la famille de quitter la région pour partir vers Koblenz.
Ce premier opus s'achève sur une note plus grave : la famille séparée, la mort du grand-père et, enfin, les retrouvailles avec le père...

Signes particuliers :
C'est un récit à la première personne sur la guerre, vu du côté allemand, magnifique, sensible et émouvant, où se côtoient les petits riens et les grands drames, la noblesse et parfois la bassesse des sentiments. Les lavis noir et blanc d'Isabelle Dethan sont somptueux et donnent au récit le charme désuet des vieilles photos jaunies.
A lire à partir de 13, 14 ans.