Itawapa
L'école des loisirs / 2013
Auteur·rice : Xavier-Laurent Petit
Les premières lignes
" Les cimes des arbres se perdaient dans les nuages. Des nuées d'insectes crépitaient et l'air résonnait du cri des jacamars. La forêt bruissait dans la chaleur, pleine de craquements et de frôlements, si dense que la clairière où se dressaient les deux malocas était presque invisible.
Assise dans la pénombre, une femme donnait le sein à son bébé qui tétait avec de petits bruits de plaisir, les yeux mi-clos, bercé par le mouvement du hamac."
Le contenu
Talia, la jeune narratrice de 15 ans, habite à Leopoldina, petite ville située dans l’état du Minas Gerais (sud-est du Brésil). Elle y vit avec son grand-père, que tout le monde appelle Le Vieux, qui prédit l’avenir (pour oublier son passé) à tous les crédules de la ville. Et ils sont nombreux ! Elle ne rentre chez elle que le week end et fait ses études dans le pensionnat prison Santa Maria dos Rios, établissement très austère tenu par des bonnes sœurs redoutables.
Talia est inquiète car depuis 48 jours, elle n’a plus aucune nouvelle de sa mère, Juana. Cette dernière, d’origine indienne, anthropologue et ethnologue, passe huit mois par an à Itawapa, minuscule endroit d’Amazonie ne figurant sur aucune carte.
« … maman me racontait l’histoire des cinq, six, voire même sept millions d’Indiens qui vivaient ici avant l’arrivée des Européens. Il n’en reste aujourd’hui que quelques centaines, décimés par les maladies ou exterminés pour les bois précieux, l’or des mines et le caoutchouc. Certains ont même servi de gibier lors de parties de chasse très spéciales organisés par les grands seigneurs de l’Eldorado. »
Juana y observe « le dernier survivant d’un groupe décimé on ne savait par qui ou quoi » qu’elle a appelé Ultimo. Elle vit dans « Une baraque minable, la forêt pour seul horizon et quelque part une minuscule piste d’atterrissage que la végétation recouvrait en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Rien d’autre. »
Talia décide de partir à Itawapa à la recherche de sa mère, accompagnée par le Vieux et par un jeune inspecteur de police curieux, Agusto.
Le voyage ne fait que commencer. Au cœur de la forêt dans laquelle Le Vieux semble à l’aise, le petit groupe atteint le valezinho de Màquinas, le vallon des Machines, où rouillent de gigantesques engins forestiers abandonnés là depuis des années. Talia va y découvrir un secret soigneusement enfoui et comprendre enfin d’où elle vient.
Xavier-Laurent Petit nous livre un excellent roman initiatique où l’héroïne part, sans le savoir, à la recherche de ses origines. Le récit s’ouvre sur un prologue saisissant, un flash back qui met en scène l’affrontement des machines monstrueuses mutilant la forêt et les hommes qui y vivent. Ce prologue constitue la genèse de l’histoire de Talia.
L’auteur rend parfaitement bien l’atmosphère si particulière de la forêt amazonienne : la moiteur de l’air, l’alternance brusque et brutale de la pluie et du soleil, les bruits incessants d’une forêt où l’humain a presque entièrement disparu. Il dénonce les agissements des grands compagnies internationales qui veulent exploiter l’Amazonie en violant sans vergogne et avec la complicité des politiques les lois sur la propriété et les droits des Indiens qui y sont nés et qui sont désormais à classer dans la case « humains en voie de disparition ».
Un beau et grand roman.
Catherine Gentile
Nous sommes en 1974, au fin fond de la forêt amazonienne. Une tribu d'indiens vit en paix avec la nature, vénère les arbres, loin de la civilisation occidentale.... quand apparaissent des machines mangeuses d'arbres, pilotées par des hommes blancs et habillés. La tribu va être décimée... seul un indien survivra.
Nous sommes en 2010. Talia est une collégienne brésilienne. Sa mère est partie depuis trop longtemps à Itawapa. Talia se fait du souci pour sa mère qui ne lui donne plus de nouvelles. Que lui est-il arrivé ? L'adolescente veut en avoir le cœur net : elle réussit à persuader l'inspecteur Agusto et le Vieux, son grand-père, de l'emmener à Itawapa, à la recherche de sa mère....
Voilà un roman qui commence lentement. Le début pourrait même rebuter les lecteurs. Passé les dix premières pages, l'histoire démarre vraiment et le lecteur ne le lâchera plus. Aventure, exotisme, écologie... voilà les ingrédients de ce roman porté par sa jeune héroïne, accompagnée de son grand-père un peu fou et voyant. L'auteur réussit à faire sentir l'odeur, la chaleur et les dangers de la forêt dense de l'Amazonie. Bref, le lecteur est au plus près de l'action, frissonnant au rythme des aventures.
Anne Baron et Stéphanie François
" Les cimes des arbres se perdaient dans les nuages. Des nuées d'insectes crépitaient et l'air résonnait du cri des jacamars. La forêt bruissait dans la chaleur, pleine de craquements et de frôlements, si dense que la clairière où se dressaient les deux malocas était presque invisible.
Assise dans la pénombre, une femme donnait le sein à son bébé qui tétait avec de petits bruits de plaisir, les yeux mi-clos, bercé par le mouvement du hamac."
Le contenu
Talia, la jeune narratrice de 15 ans, habite à Leopoldina, petite ville située dans l’état du Minas Gerais (sud-est du Brésil). Elle y vit avec son grand-père, que tout le monde appelle Le Vieux, qui prédit l’avenir (pour oublier son passé) à tous les crédules de la ville. Et ils sont nombreux ! Elle ne rentre chez elle que le week end et fait ses études dans le pensionnat prison Santa Maria dos Rios, établissement très austère tenu par des bonnes sœurs redoutables.
Talia est inquiète car depuis 48 jours, elle n’a plus aucune nouvelle de sa mère, Juana. Cette dernière, d’origine indienne, anthropologue et ethnologue, passe huit mois par an à Itawapa, minuscule endroit d’Amazonie ne figurant sur aucune carte.
« … maman me racontait l’histoire des cinq, six, voire même sept millions d’Indiens qui vivaient ici avant l’arrivée des Européens. Il n’en reste aujourd’hui que quelques centaines, décimés par les maladies ou exterminés pour les bois précieux, l’or des mines et le caoutchouc. Certains ont même servi de gibier lors de parties de chasse très spéciales organisés par les grands seigneurs de l’Eldorado. »
Juana y observe « le dernier survivant d’un groupe décimé on ne savait par qui ou quoi » qu’elle a appelé Ultimo. Elle vit dans « Une baraque minable, la forêt pour seul horizon et quelque part une minuscule piste d’atterrissage que la végétation recouvrait en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Rien d’autre. »
Talia décide de partir à Itawapa à la recherche de sa mère, accompagnée par le Vieux et par un jeune inspecteur de police curieux, Agusto.
Le voyage ne fait que commencer. Au cœur de la forêt dans laquelle Le Vieux semble à l’aise, le petit groupe atteint le valezinho de Màquinas, le vallon des Machines, où rouillent de gigantesques engins forestiers abandonnés là depuis des années. Talia va y découvrir un secret soigneusement enfoui et comprendre enfin d’où elle vient.
Xavier-Laurent Petit nous livre un excellent roman initiatique où l’héroïne part, sans le savoir, à la recherche de ses origines. Le récit s’ouvre sur un prologue saisissant, un flash back qui met en scène l’affrontement des machines monstrueuses mutilant la forêt et les hommes qui y vivent. Ce prologue constitue la genèse de l’histoire de Talia.
L’auteur rend parfaitement bien l’atmosphère si particulière de la forêt amazonienne : la moiteur de l’air, l’alternance brusque et brutale de la pluie et du soleil, les bruits incessants d’une forêt où l’humain a presque entièrement disparu. Il dénonce les agissements des grands compagnies internationales qui veulent exploiter l’Amazonie en violant sans vergogne et avec la complicité des politiques les lois sur la propriété et les droits des Indiens qui y sont nés et qui sont désormais à classer dans la case « humains en voie de disparition ».
Un beau et grand roman.
Catherine Gentile
Nous sommes en 1974, au fin fond de la forêt amazonienne. Une tribu d'indiens vit en paix avec la nature, vénère les arbres, loin de la civilisation occidentale.... quand apparaissent des machines mangeuses d'arbres, pilotées par des hommes blancs et habillés. La tribu va être décimée... seul un indien survivra.
Nous sommes en 2010. Talia est une collégienne brésilienne. Sa mère est partie depuis trop longtemps à Itawapa. Talia se fait du souci pour sa mère qui ne lui donne plus de nouvelles. Que lui est-il arrivé ? L'adolescente veut en avoir le cœur net : elle réussit à persuader l'inspecteur Agusto et le Vieux, son grand-père, de l'emmener à Itawapa, à la recherche de sa mère....
Voilà un roman qui commence lentement. Le début pourrait même rebuter les lecteurs. Passé les dix premières pages, l'histoire démarre vraiment et le lecteur ne le lâchera plus. Aventure, exotisme, écologie... voilà les ingrédients de ce roman porté par sa jeune héroïne, accompagnée de son grand-père un peu fou et voyant. L'auteur réussit à faire sentir l'odeur, la chaleur et les dangers de la forêt dense de l'Amazonie. Bref, le lecteur est au plus près de l'action, frissonnant au rythme des aventures.
Anne Baron et Stéphanie François
14,50 euros
Collection Médium
Collection Médium
2014
2014
Aventure
Roman