Je veux aller à la mer
Oskar jeunesse / 2012
Auteur·rice : Jo Hoestlandt
Illustrateur·rice : Jean-Pierre Blanpain
Premières lignes
1 - OÙ JOHNNY CONDUIT UN BUS (ENFIN … PRESQUE)
« Johnny adore aller à la bibliothèque avec sa classe. C’est le mardi, une fois par mois.
- Vous avez drôlement de la chance ! dit la maîtresse.
C’est vrai. C’est du pot, cette bibli. Johnny attend toujours le jour avec impatience. Pas à cause des livres. A cause du voyage. En bus ! Il se place juste derrière le chauffeur, pour bien voir la route et conduire comme lui. Si un autre veut la place, il lui dit :
- Dégage !
Et l’autre dégage. »
Le contenu
Les livres de la collection « Trimestre », publiée chez Oskar jeunesse et dirigée par Thierry Lenain et Benoît Morel, sont des livres de qualité.
Chacun d’entre eux réunit deux talents : un (e) auteur (e) reconnu (e) pour la finesse et l’intelligence de ses textes, et un illustrateur qui a le pouvoir de faire entrer les lecteurs dans son univers graphique, à la fois personnel, immédiatement reconnaissance et accessible.
C’est encore le cas pour ce « Trimestre » n° 6 et le tandem Hoestlandt / Blanpain.
« Je veux aller à la mer, où l’on apprend que la mer est à 503 km » raconte un petit bout de la vie de Johnny, 8 ans, un gosse de pas riches, qui n’aime pas le vert (sauf pour les martiens et les dinosaures). Si notre Johnny aime tant aller à la bibliothèque avec sa classe, ce n’est pas parce qu’il aime les livres. D’ailleurs la maîtresse ne le laisse jamais choisir celui qu’il veut. Ce qu’il aime par-dessus tout, Johnny, c’est prendre le bus pour aller à la bibliothèque, se mettre juste derrière le chauffeur er rêver qu’il conduit l’engin qui pourrait l’emmener à la mer qu’il n’a jamais vue, à 503 km.
Au moins, pendant ce court trajet, il voyage. Parce que dans la famille de Johnny, on ne part jamais en vacances l’été. On n’a pas assez d’argent. Alors Johnny va au centre aéré.
L’histoire de Johnny est infiniment touchante. Avec pudeur et presqu’entre les lignes, Jo Hoestlandt nous parle de ce petit garçon et de sa famille, dont le quotidien est bien loin, parfois, de ce que l’on apprend à l’école, mais qui ne le rejette nullement. Johnny est mal à l’aise avec la poésie parce que c’est du « délire » : les mots, pour lui, c’est du concret. Pourtant le petit garçon n’est pas malheureux. Ses deux parents sont attentifs et présents autant qu’ils le peuvent et il y a de l’amour chez lui.
Les images de Jean-Pierre Blanpain, toutes en noir, blanc et bleu, sont à l’unisson. Elles disent les sentiments, comme le regard lointain et triste du père à la fenêtre, observé par son fils, par exemple. Elles disent aussi la joie, la vie, l’exubérance, l’amour et le rêve. Et puis comme toujours, Blanpain sème dans ses images ses petits cailloux d’impertinence et ses clins d’œil malicieux.
Ce livre, qui parle joliment de la fracture sociale, touchera un large public par ses différents niveaux de lecture. Il sonne juste, il émeut, il emporte.
Catherine Gentile
Pistes d'écriture
1 – L’image p. 31 : Quelle impression se dégage de cette image ?
Imaginez ce à quoi pensent Johnny et son père à cet instant. Vous écrirez vos deux monologues intérieurs à la première personne. ( une page maximum )
2 – A la fin de l’histoire, Johnny écrit sur son cahier : « cet été, nous irons à la mère ».
L’été est arrivé ! Noah, Johnny et leurs parents ont roulé pendant 503 kilomètres et sont enfin arrivés à la mer. Racontez. ( une page maximum )
1 - OÙ JOHNNY CONDUIT UN BUS (ENFIN … PRESQUE)
« Johnny adore aller à la bibliothèque avec sa classe. C’est le mardi, une fois par mois.
- Vous avez drôlement de la chance ! dit la maîtresse.
C’est vrai. C’est du pot, cette bibli. Johnny attend toujours le jour avec impatience. Pas à cause des livres. A cause du voyage. En bus ! Il se place juste derrière le chauffeur, pour bien voir la route et conduire comme lui. Si un autre veut la place, il lui dit :
- Dégage !
Et l’autre dégage. »
Le contenu
Les livres de la collection « Trimestre », publiée chez Oskar jeunesse et dirigée par Thierry Lenain et Benoît Morel, sont des livres de qualité.
Chacun d’entre eux réunit deux talents : un (e) auteur (e) reconnu (e) pour la finesse et l’intelligence de ses textes, et un illustrateur qui a le pouvoir de faire entrer les lecteurs dans son univers graphique, à la fois personnel, immédiatement reconnaissance et accessible.
C’est encore le cas pour ce « Trimestre » n° 6 et le tandem Hoestlandt / Blanpain.
« Je veux aller à la mer, où l’on apprend que la mer est à 503 km » raconte un petit bout de la vie de Johnny, 8 ans, un gosse de pas riches, qui n’aime pas le vert (sauf pour les martiens et les dinosaures). Si notre Johnny aime tant aller à la bibliothèque avec sa classe, ce n’est pas parce qu’il aime les livres. D’ailleurs la maîtresse ne le laisse jamais choisir celui qu’il veut. Ce qu’il aime par-dessus tout, Johnny, c’est prendre le bus pour aller à la bibliothèque, se mettre juste derrière le chauffeur er rêver qu’il conduit l’engin qui pourrait l’emmener à la mer qu’il n’a jamais vue, à 503 km.
Au moins, pendant ce court trajet, il voyage. Parce que dans la famille de Johnny, on ne part jamais en vacances l’été. On n’a pas assez d’argent. Alors Johnny va au centre aéré.
L’histoire de Johnny est infiniment touchante. Avec pudeur et presqu’entre les lignes, Jo Hoestlandt nous parle de ce petit garçon et de sa famille, dont le quotidien est bien loin, parfois, de ce que l’on apprend à l’école, mais qui ne le rejette nullement. Johnny est mal à l’aise avec la poésie parce que c’est du « délire » : les mots, pour lui, c’est du concret. Pourtant le petit garçon n’est pas malheureux. Ses deux parents sont attentifs et présents autant qu’ils le peuvent et il y a de l’amour chez lui.
Les images de Jean-Pierre Blanpain, toutes en noir, blanc et bleu, sont à l’unisson. Elles disent les sentiments, comme le regard lointain et triste du père à la fenêtre, observé par son fils, par exemple. Elles disent aussi la joie, la vie, l’exubérance, l’amour et le rêve. Et puis comme toujours, Blanpain sème dans ses images ses petits cailloux d’impertinence et ses clins d’œil malicieux.
Ce livre, qui parle joliment de la fracture sociale, touchera un large public par ses différents niveaux de lecture. Il sonne juste, il émeut, il emporte.
Catherine Gentile
Pistes d'écriture
1 – L’image p. 31 : Quelle impression se dégage de cette image ?
Imaginez ce à quoi pensent Johnny et son père à cet instant. Vous écrirez vos deux monologues intérieurs à la première personne. ( une page maximum )
2 – A la fin de l’histoire, Johnny écrit sur son cahier : « cet été, nous irons à la mère ».
L’été est arrivé ! Noah, Johnny et leurs parents ont roulé pendant 503 kilomètres et sont enfin arrivés à la mer. Racontez. ( une page maximum )
Collection "Trimestre"
2013
5è
Société
Roman