Kirouek
La Gouttière / 2011
Auteur·rice : Nicolas Poupon
Illustrateur·rice : Nicolas Poupon
Le contenu
Une étrange maladie, la rabougrite, touche la ville. Elle rend les rues grises, les immeubles tristes et les hommes ennuyeux. Tous les hommes ? Non. Tel un irréductible optimiste, Barnabé vit dans sa petite oasis colorée, avec son arbre à livres et son oiseau multicolore. Il résiste en lisant et en racontant des histoires. Mais, à eux trois (l'homme, l'arbre et l'oiseau), vont-ils réussir à vaincre la terrible maladie qui assombrit la cité ?
Résistant, notre héros l'est : un militant du livre, un opposant aux Messieurs Je-Sais-Tout, un supporter de la couleur, un réfractaire à la pensée unique. Avec sa chemise à pois et son pantalon à rayures, Barnabé déclame Le Petit Poucet et Blanche-Neige pour redonner vie à tous les livres en cage.
Anne Baron
Il y a la ville, entièrement grise, rongée depuis des années par la rabougrite, sorte d’entité brumeuse, qui combat les couleurs, empêche la gaieté et le bonheur. La rabougrite ronge la vie et abat les bouquiniers, ces arbres « majestueux, pleins de feuilles, et de livres. » Autrefois, les livres des bouquiniers s’envolaient, apportaient leurs histoires aux hommes, avant de semer leurs lettres donnant naissance à de nouveaux arbres. Mais les bouquiniers ont disparu. Dans la ville, il n’y a plus de livres, plus d’histoires. Seul l’ennui règne en maître austère.
Dans la ville grise, il y a cependant un tout petit îlot de résistance, coloré et rond : celui de Barnabé et de Kirouek, l’oiseau-bec. Comme le Petit Prince qui prenait grand soin de son unique rose, le vieux Barnabé soigne son unique bouquinier, le nourrit des histoires qu’il a gardées en mémoire et attend le livre qui naîtra peut-être. Barnabé se rappelle les jours anciens, lorsque le gris n’existait pas, lorsque les hommes se nourrissaient d’histoires et de mots. Ce livre à venir est l’espoir. Barnabé et Kirouek vont livrer un combat essentiel, contre la rabougrite, contre les Monsieur-Je-Sais-Tout, qui maintiennent la ville dans l’obscurantisme. Ces gens-là détestent les livres, qu’ils jugent dangereux et néfastes. Pour Barnabé, au contraire, les livres sont la vie.
Cet album, publié en 2001 par Triskel, était indisponible depuis longtemps. Les éditions de la Gouttière, département éditorial de l’association « On a marché sur la bulle », qui organise le festival de bande dessinée d’Amiens, prennent l’initiative de rééditer « Kirouek ». Pour l’occasion, Nicolas Poupon a remanié dessins et dialogues et a retravaillé les planches.
Le résultat est magnifique graphiquement tout d’abord. Le gris dominant de la ville triste, où stagnent les nuages de rabougrite, s’efface au fur et à mesure que Barnabé le résistant livre son combat. Les planches se colorent peu à peu, s’animent quand la vie reprend. Le trait de Nicolas Poupon est net, précis, rond et très enlevé ; les dialogues pertinents. L’histoire qu’il nous livre, à la manière d’un conte philosophique, porte en elle une grande poésie et délivre un message essentiel : lire, c’est grandir et résister, lire, c’est lutter contre l’uniformisation de notre monde. Les livres en sont la mémoire indispensable. Ce n’est pas un hasard si toutes les dictatures les ont brûlés et les brûlent encore.
Catherine Gentile
La piste
Quand le monde a retrouvé ses couleurs, un groupe d'élève interviewe, pour le journal du collège, Barnabé le vieil homme de l'histoire (une page maximum).
Une étrange maladie, la rabougrite, touche la ville. Elle rend les rues grises, les immeubles tristes et les hommes ennuyeux. Tous les hommes ? Non. Tel un irréductible optimiste, Barnabé vit dans sa petite oasis colorée, avec son arbre à livres et son oiseau multicolore. Il résiste en lisant et en racontant des histoires. Mais, à eux trois (l'homme, l'arbre et l'oiseau), vont-ils réussir à vaincre la terrible maladie qui assombrit la cité ?
Résistant, notre héros l'est : un militant du livre, un opposant aux Messieurs Je-Sais-Tout, un supporter de la couleur, un réfractaire à la pensée unique. Avec sa chemise à pois et son pantalon à rayures, Barnabé déclame Le Petit Poucet et Blanche-Neige pour redonner vie à tous les livres en cage.
Anne Baron
Il y a la ville, entièrement grise, rongée depuis des années par la rabougrite, sorte d’entité brumeuse, qui combat les couleurs, empêche la gaieté et le bonheur. La rabougrite ronge la vie et abat les bouquiniers, ces arbres « majestueux, pleins de feuilles, et de livres. » Autrefois, les livres des bouquiniers s’envolaient, apportaient leurs histoires aux hommes, avant de semer leurs lettres donnant naissance à de nouveaux arbres. Mais les bouquiniers ont disparu. Dans la ville, il n’y a plus de livres, plus d’histoires. Seul l’ennui règne en maître austère.
Dans la ville grise, il y a cependant un tout petit îlot de résistance, coloré et rond : celui de Barnabé et de Kirouek, l’oiseau-bec. Comme le Petit Prince qui prenait grand soin de son unique rose, le vieux Barnabé soigne son unique bouquinier, le nourrit des histoires qu’il a gardées en mémoire et attend le livre qui naîtra peut-être. Barnabé se rappelle les jours anciens, lorsque le gris n’existait pas, lorsque les hommes se nourrissaient d’histoires et de mots. Ce livre à venir est l’espoir. Barnabé et Kirouek vont livrer un combat essentiel, contre la rabougrite, contre les Monsieur-Je-Sais-Tout, qui maintiennent la ville dans l’obscurantisme. Ces gens-là détestent les livres, qu’ils jugent dangereux et néfastes. Pour Barnabé, au contraire, les livres sont la vie.
Cet album, publié en 2001 par Triskel, était indisponible depuis longtemps. Les éditions de la Gouttière, département éditorial de l’association « On a marché sur la bulle », qui organise le festival de bande dessinée d’Amiens, prennent l’initiative de rééditer « Kirouek ». Pour l’occasion, Nicolas Poupon a remanié dessins et dialogues et a retravaillé les planches.
Le résultat est magnifique graphiquement tout d’abord. Le gris dominant de la ville triste, où stagnent les nuages de rabougrite, s’efface au fur et à mesure que Barnabé le résistant livre son combat. Les planches se colorent peu à peu, s’animent quand la vie reprend. Le trait de Nicolas Poupon est net, précis, rond et très enlevé ; les dialogues pertinents. L’histoire qu’il nous livre, à la manière d’un conte philosophique, porte en elle une grande poésie et délivre un message essentiel : lire, c’est grandir et résister, lire, c’est lutter contre l’uniformisation de notre monde. Les livres en sont la mémoire indispensable. Ce n’est pas un hasard si toutes les dictatures les ont brûlés et les brûlent encore.
Catherine Gentile
La piste
Quand le monde a retrouvé ses couleurs, un groupe d'élève interviewe, pour le journal du collège, Barnabé le vieil homme de l'histoire (une page maximum).
10,50 euros
2012
Fantastique
Bande dessinée