Premières lignes
" Bon, ça commence au pays des Boucs.
Un pays de bonne humeur et de rigolade. Les Boucs ne sont pas des gens compliqués. Ce qu'ils aiment faire ? L'été : travailler dans les champs avec des grands chapeaux de paille. L'hiver : s'attarder à quinze autour d'une bonne soupe aux choux et s'en mettre plein la panse. Et en toute saison ils adorent faire la java. Pendant la semaine, on bosse dur, mais le samedi soir, dans les villages, attention ! Tout le monde se retrouve dans une grange qui sert de salle des fêtes et ça danse et ça saute jusqu'à point d'heure. Des vrais dératés !
Ici, tous les noms sont en bique, boc ou bouc. On s'appelle Bornebique, Bique-en-Borne, Sautenbique, Biquefer, Porteboc, Planchebique, Bouc-en-barre, Archiboc, Delbique, Delbouc, Biquepasse, Fargeboc, Tournebique, etc. Pour les dames et les demoiselles, vous mettez biquette, bicoune ou bicounette et c'est bon. Ca donne Bornebiquette, Blanchebicoune, Barbicounette, etc. ”

Résumé
Cornebique, bouc sentimental, fêtard et joueur de banjo décide de devenir vagabond à la suite d'un chagrin d'amour. Il quitte donc un beau jour son village et s'en va vers l'est, le pays du soleil levant. Alors qu'il traverse une immense plaine déserte, un paquet tombe du ciel dans ses bras. Dans ce paquet, il trouve un bébé loir en hibernation et une lettre expliquant qu'il est le seul survivant de son espèce décimée par les Griffue Après une rencontre mouvementée avec ces terribles animaux, Cornebique comprend que les Fouines détiennent prisonnières une petite loirotte et qu'elles ont engagé une poursuite impitoyable pour kidnapper Plé, et perpétuer cette espèce dans des intentions purement criminelles. S'engage alors un road moovie effréné pour échapper aux Griffues, puis délivrer Plé, enlevé par les Fouines à la faveur d'un jour de brouillard. Durant ces années d'errances, Cornebique participera à une mémorable course à pied, à un concours d'insultes et rencontrera un charlatant amnésique: Lem, qui l'aidera à libérer Plé.

Critique
Un livre tendre et drôle qui devrait plaire aux enfants. Jean-Claude Mourlevat change de registre d'écriture pour ce récit bien rythmé, au langage fleuri et plein d'humour. Le ton qu'il emploie pour relater les aventures de Cornebique est particulièrement savoureux : on a l'impression que Cornebique se raconte sur un mode très introspectif tout en prenant de la distance grâce à l'autodérision.

Elèves concernés
6ème " 4ème

Mots clés
Roman animalier " Fable " Humour - Amitié

Pistes d'écriture

1. Cornebique raconte la Grande Course à Plé : écrivez ce récit en y mettant la verve et l'humour de Cornebique et en imaginant l'excuse qu'aurait pu trouver celui-ci pour expliquer leur départ précipité sans révéler à Plé l'existence des Griffues.

2. Cornebique a fini par rentrer au village. Ecrivez pour lui une chanson qui relate ses aventures et celles de ses amis Plé et Lem.

Christine Enguehard

Les chansons évoquées dans le roman ont toutes été chantées par Woody Guthrie et la plupart figurent sur le CD The very best àd Woody Guthrie : Legend of American Folk Blues. - Music Club, 1992