Premières lignes :
"Il était une fois un roi et une reine tristes et malheureux. Ils n'arrivaient pas à avoir d'enfant. Ils avaient tout essayé, suivant les conseils de plusieurs médecins, de sages-femmes et même de quelques sorciers. Un confident était allé jusqu'à proposer au roi de suivre un régime alimentaire très spécial et surtout de manger à heurs fixes en tenant la main de la reine. Mais en vain. Un jour, le roi et son épouse se rendirent donc à la montagne de l'Enfance où ils séjournèrent sept jourset sept nuits, buvant l'eau saumâtre er tiède de la Source de vie. Ils avaient souvent la nausée et vomissaient leurs repas sans protester. De retour au palais, ils firent leurs prières avant de gagner la chambre de l'amour."

Nous connaissons tous La Belle au bois dormant de Charles Perrault. Tahar Ben Jelloun s'empare à son tour de cette matière pour tisser un conte oriental, rehaussé des images d'Anne Buguet dignes d'un tapis persan.
Si les fées sont bien au rendez-vous, le prince (qui n'est pas un blond aux yeux bleus) devra se battre contre les serpents du désert pour délivrevr Jawhara. Ils vécurent heureux un temps mais n'aurent que deux enfants ...
Tahar Ben Jelloun joue avec les traditions européennes et orientales des contes de fées. Cette Belle là est tantôt d'ici, tantôt d'ailleurs, à la fois fable philosophique et fantaisie baroque.

C.G.