La Fille qui rit
Actes Sud junior / 2011
Auteur·rice : Bernard Friot
Premières lignes
"10h19
Oui, j'ai ri.
Vous croyez que ça m'amuse ?
Oui, monsieur le proviseur, j'ai ri. J'ai perturbé le cours de français en irant. J'avoue, à deux genoux, je demande pardon.
Non, ça c'est exagéré. Il n'appréciera pas, monsieur le proviseur. Le mieux est d'en dire le moins possible, de baisser les yeux, de prendre l'air désolé. Et de se concentrer. Pour ne pas rire.
La prof de français a cru que je me moquais d'elle, je suppose. Et m'a envoyée direct chez le proviseur.
Merci, madame Dubigny, grâce à vous, je rate une heure insipide d'anglais et je gagne quelques instants de liberté, un moment imprévu, hors emploi du temps. Bref, encore merci, madame.
"Monsieur le proviseur est occupé, m'a dit la secrétaire. Vous attendrez."
Pas de problème, j'attendrai."
Le contenu
Louise est souvent saisie de crises de rires, un rire dérangeant que les autres ne comprennent pas et qu'elle ne sait pas maîtriser. A la suite d'une de ses crises, elle est convoquée par le proviseur. Comme celui-ci est très occupé, elle attend seule, dans le couloir, pendant près d'une heure. Le récit est constitué par le long monologue de Louise qui se repasse le fil des événements, réfléchit à sa vie et pense à Simon, son frère jumeau, qui est mort et qui lui manque au point de l'empêcher de vivre normalement.
La collection "D'une seule voix" propose des textes conçus pour la lecture à haute voix : ils sont écrits en gros caractères et le propos est un seul monologue pouvant être lu en moins d'une heure. Ici, on entre dans les pensées de Louise, lycéenne traumatisée par la perte de son frère. Ce moment hors du temps quotidien, hors des cours et hors de sa maison est un temps de liberté pour réfléchir, penser sa douleur et son envie de vivre. Le thème est sombre (le deuil, la perte) et pourtant c'est un livre sur l'espoir, l'élan, la reconstruction... Un texte souvent bouleversant.
Emmanuelle Chesnel
Pistes d'écriture
Piste 1
Louise Feldman, la jeune narratrice, passe 97 minutes à attendre seule, devant le bureau du proviseur.
Dites pourquoi ce temps d’attente n’a pas été vain pour Louise. A quoi lui a-t-il servi ?
Piste 2
Louise a rempli elle-même sa fiche d’exclusion de cours et, à la ligne « motif », a noté « Rire intempestif en cours de français. »
Avez-vous déjà été confronté à un « rire intempestif » ? Racontez les circonstances et les conséquences éventuelles.
"10h19
Oui, j'ai ri.
Vous croyez que ça m'amuse ?
Oui, monsieur le proviseur, j'ai ri. J'ai perturbé le cours de français en irant. J'avoue, à deux genoux, je demande pardon.
Non, ça c'est exagéré. Il n'appréciera pas, monsieur le proviseur. Le mieux est d'en dire le moins possible, de baisser les yeux, de prendre l'air désolé. Et de se concentrer. Pour ne pas rire.
La prof de français a cru que je me moquais d'elle, je suppose. Et m'a envoyée direct chez le proviseur.
Merci, madame Dubigny, grâce à vous, je rate une heure insipide d'anglais et je gagne quelques instants de liberté, un moment imprévu, hors emploi du temps. Bref, encore merci, madame.
"Monsieur le proviseur est occupé, m'a dit la secrétaire. Vous attendrez."
Pas de problème, j'attendrai."
Le contenu
Louise est souvent saisie de crises de rires, un rire dérangeant que les autres ne comprennent pas et qu'elle ne sait pas maîtriser. A la suite d'une de ses crises, elle est convoquée par le proviseur. Comme celui-ci est très occupé, elle attend seule, dans le couloir, pendant près d'une heure. Le récit est constitué par le long monologue de Louise qui se repasse le fil des événements, réfléchit à sa vie et pense à Simon, son frère jumeau, qui est mort et qui lui manque au point de l'empêcher de vivre normalement.
La collection "D'une seule voix" propose des textes conçus pour la lecture à haute voix : ils sont écrits en gros caractères et le propos est un seul monologue pouvant être lu en moins d'une heure. Ici, on entre dans les pensées de Louise, lycéenne traumatisée par la perte de son frère. Ce moment hors du temps quotidien, hors des cours et hors de sa maison est un temps de liberté pour réfléchir, penser sa douleur et son envie de vivre. Le thème est sombre (le deuil, la perte) et pourtant c'est un livre sur l'espoir, l'élan, la reconstruction... Un texte souvent bouleversant.
Emmanuelle Chesnel
Pistes d'écriture
Piste 1
Louise Feldman, la jeune narratrice, passe 97 minutes à attendre seule, devant le bureau du proviseur.
Dites pourquoi ce temps d’attente n’a pas été vain pour Louise. A quoi lui a-t-il servi ?
Piste 2
Louise a rempli elle-même sa fiche d’exclusion de cours et, à la ligne « motif », a noté « Rire intempestif en cours de français. »
Avez-vous déjà été confronté à un « rire intempestif » ? Racontez les circonstances et les conséquences éventuelles.
Collection "D'une seule voix"
7,80 €
7,80 €
2013
Société
Roman