Premières lignes

« - Benjamin, dépêche-toi, nous allons être en retard.
Ça, c'est la grosse voix de papa Christian quand il fait semblant d'être en colère pour que je ne traîne pas trop dans la salle de bain. Mais moi je sais bien qu'il me reste encore deux minutes de mon temps à moi. C'est tous les matins pareil, sauf le samedi et le dimanche où je peux dormir plus longtemps. »

Le contenu

Benjamin est un ado marseillais de quatorze ans bien particulier. Il a d'ailleurs souvent l'impression que son petit frère Alexandre qui a dix ans est son aîné. Benjamin est né prématuré, ce qui a eu bien des conséquences pour la suite. Comme il le dit, il parle en charabia, se déplace avec difficulté et la plupart des gestes quotidiens sont un défi pour le garçon. Ce qu'aime par-dessus tout Benjamin, c'est l'habitude, le même rythme quotidien. Ce qu'il déteste, c'est quand son programme de la journée est bouleversé. Et c'est bien ce qui arrive ce fameux jour : un réveil qui ne sonne pas, un car raté, des parents en retard à des rendez-vous importants. Voilà Benjamin obligé d'attendre seul un taxi qui n'arrive pas. Désemparé, le jeune garçon se retrouve dans un bus qui l'amène vers l'inconnu. Comment va-t-il réagir, lui qui a besoin que « sa journée soit balisée de rituels qui auront une fonction rassurante. » (p.76)

Ce petit roman facile, idéal pour les « petits » lecteurs, nous fait traverser Marseille, mais surtout nous fait faire la connaissance d'un jeune handicapé. Le lecteur suit ses aventures avec plaisir et fait connaissance avec toutes les personnes que Benjamin rencontre : l'homme du petit train, le capitaine du ferry, l'orthophoniste...

Le jour où j'ai raté le bus n'est pas le roman de l'année, mais il a le mérite de s'adresser à tous, d'être positif et d'aborder le sujet de la différence sans préjugés ni mièvrerie.

Anne Baron et Stéphanie François