Les premières lignes

Quand j’étais petite, c’est-à-dire il y a encore à peu près deux mois, je regardais les dessins animés de Walt Disney avec un plaisir tout simple. J’aimais particulièrement Blanche-Neige et Cendrillon, qui traversaient tant et tant d’épreuves, avant de recevoir LE baiser de leur Prince Charmant. 

Le contenu

Dans la classe de Julia il y a autant de filles que de garçons et une ambiance du tonnerre. S’entendre tous aussi bien, c’est rare. Quand Bruno arrive, l’équilibre se rompt et l’on s’observe : les garçons prennent toute la place dans la cour à la récréation et on ne leur demande jamais d’essuyer la table à la cantine. Julia note tout et son constat est alarmant. Même la maîtresse, qui est si gentille, partage les tâches : les garçons observent les expériences, tirent les conclusions et les filles prennent des notes. Et Julia de s’interroger : toutes ses maîtresses ont-elles agi de la sorte, tout au long de ses scolarité ? Et si c’était pour cela qu’elle n’avait aucune attirance pour les maths ? Dès lors, la guerre est déclarée : les filles à la vanille réclament l’égalité. Les garçons au chocolat ne le leur pardonnent pas et la lutte pourrait bien gâcher les premiers émois amoureux, la bonne ambiance et la classe de mer que tout le monde attend depuis des mois. Et Julia culpabilise. A-t-elle vraiment raison de livrer cette bataille ?

Et le lecteur de s'interroger à son tour... Les adultes font-ils de telles différences entre garçons et filles ? On serait tenté de prendre un petit carnet comme Julia et de noter nos observations. On aurait bien envie de pousser la réflexion plus loin : pourquoi les filles se sentent-elles coupables de mener cette lutte pour l'égalité ?

Hélène Dargagnon